DOI Heft:
Nr. 3-4
DOI Artikel:Gautier, Joseph Étienne: Note sur une stèle de Sargon l'Ancien: découverte à Suse par la Délégation en Perse
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NOTE SUR UNE STÈLE DE SARGON L'ANCIEN
177
Registre inférieur. Faces A et B. — La scène se déroule de droite à gauche et
occupe les deux faces. En partant de l'extrémité droite de la face A, cinq person-
nages absolument semblables se dirigent vers la place où le roi semble siéger sur un
trône(?). Ils sont revêtus du châle dit kaunakês, qui, serré à la taille par une ceinture,
est rejeté par-dessus l'épaule droite. Deux lanières se croisent sur leurs poitrines, les
pieds sont dépourvus de chaussures. La tête nue est entourée d'un bandeau qui main-
tient une chevelure abondante, la face est rasée. Des deux mains ils tiennent une sorte
d'arme ou de sceptre, qui s'appuie sur l'épaule droite; par suite de la dégradation de
la pierre, on ne peut distinguer la forme des traits de leur physionomie.
Cette succession de personnages occupe la face A et la moitié de la face B. En
avant, une figure, de plus petites dimensions, tient un parasol, dont la forme est iden-
tique à celle qu'on retrouve sur les bas-reliefs de Persépolis1. Immédiatement après
vient le roi. Celui-ci paraît assis, le bas du registre a été détruit par une rainure, en
sorte qu'il est difficile de bien juger de sa position. Le bras droit, à demi tendu, semble
s'appuyer du coude, soit au genou, soit sur un objet' qu'on ne distingue pas, la main
soutient la masse, l'autre bras pend le long du corps. Le vêtement est encore le châle
chaldéen, dont un pan croise sur la poitrine : le dessin en est plus fouillé que sur les
figures précédentes. La chevelure, également maintenue par une sorte de diadème, se
noue derrière la nuque en un énorme chignon. La barbe en pointe, très longue et
fournie, descend jusqu'à la ceinture, de fortes moustaches tombantes viennent s'y noyer
et contribuent à donner une allure imposante au monarque asiatique. Un cartouche
en avant donne le nom de ce personnage Sarru-GI LUGAL, soit Sarru-kînu sarru,
soit Sarru-ukîn èarru, c'est-à-dire Sargon, roi. Faut-il l'identifier (posons encore
une fois le problème) avec le roi d'Agadê, Sargani ëar ali?
La scène ne s'arrêtait pas là, mais une cassure, qui détruisit l'angle de la pierre, a
supprimé la fin de ce tableau, ainsi qu'une partie de la face suivante.
Registre inférieur. Face C. — Sur cette face, le registre est moins haut, on avait
voulu sans doute ménager ainsi une place pour l'inscription qui se trouvait au-dessous.
La scène qui occupe ce tableau est étrange, elle surprendrait si nous ne connais-
sions son pendant dans la célèbre stèle des vautours provenant de Telloh. Mais, bien
qu'inspirée sans doute par la composition qui illustre le monument d'Eannadou3, elle
en diffère d'une manière notable.
A Telloh, le sol n'est pas indiqué, les vautours volent en plein ciel (je ne peux
mieux faire que de reproduire la belle description que nous en devons à M. Heuzey).
« Sur notre stèle chaldéenne, c'est bien aussi le ciel qui est obscurci par la nuée des
» oiseaux sinistres, planant, avec leur affreux butin, au-dessus de la composition tout
» entière......ils se disputent, dans leur vol, les débris qu'ils emportent. L'un d'eux,
» par exemple, qui enlève par l'oreille une tête coupée, cherche encore, de la griffe, à
» saisir la tête ou la main mutilée, qui prend au bec ou aux serres de son compagnon.
1. Voir Rawlinson, Ane. Monarchies, t. III, p. 20.
2. Il est possible que le roi soit sur son char (?).
3. Je conserve la lecture employée par M. Heuzey bien que d'autres lectures aient été proposées.
RBCDBItq xxvii. — NOUv. séu., SI" 2:t
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Registre inférieur. Faces A et B. — La scène se déroule de droite à gauche et
occupe les deux faces. En partant de l'extrémité droite de la face A, cinq person-
nages absolument semblables se dirigent vers la place où le roi semble siéger sur un
trône(?). Ils sont revêtus du châle dit kaunakês, qui, serré à la taille par une ceinture,
est rejeté par-dessus l'épaule droite. Deux lanières se croisent sur leurs poitrines, les
pieds sont dépourvus de chaussures. La tête nue est entourée d'un bandeau qui main-
tient une chevelure abondante, la face est rasée. Des deux mains ils tiennent une sorte
d'arme ou de sceptre, qui s'appuie sur l'épaule droite; par suite de la dégradation de
la pierre, on ne peut distinguer la forme des traits de leur physionomie.
Cette succession de personnages occupe la face A et la moitié de la face B. En
avant, une figure, de plus petites dimensions, tient un parasol, dont la forme est iden-
tique à celle qu'on retrouve sur les bas-reliefs de Persépolis1. Immédiatement après
vient le roi. Celui-ci paraît assis, le bas du registre a été détruit par une rainure, en
sorte qu'il est difficile de bien juger de sa position. Le bras droit, à demi tendu, semble
s'appuyer du coude, soit au genou, soit sur un objet' qu'on ne distingue pas, la main
soutient la masse, l'autre bras pend le long du corps. Le vêtement est encore le châle
chaldéen, dont un pan croise sur la poitrine : le dessin en est plus fouillé que sur les
figures précédentes. La chevelure, également maintenue par une sorte de diadème, se
noue derrière la nuque en un énorme chignon. La barbe en pointe, très longue et
fournie, descend jusqu'à la ceinture, de fortes moustaches tombantes viennent s'y noyer
et contribuent à donner une allure imposante au monarque asiatique. Un cartouche
en avant donne le nom de ce personnage Sarru-GI LUGAL, soit Sarru-kînu sarru,
soit Sarru-ukîn èarru, c'est-à-dire Sargon, roi. Faut-il l'identifier (posons encore
une fois le problème) avec le roi d'Agadê, Sargani ëar ali?
La scène ne s'arrêtait pas là, mais une cassure, qui détruisit l'angle de la pierre, a
supprimé la fin de ce tableau, ainsi qu'une partie de la face suivante.
Registre inférieur. Face C. — Sur cette face, le registre est moins haut, on avait
voulu sans doute ménager ainsi une place pour l'inscription qui se trouvait au-dessous.
La scène qui occupe ce tableau est étrange, elle surprendrait si nous ne connais-
sions son pendant dans la célèbre stèle des vautours provenant de Telloh. Mais, bien
qu'inspirée sans doute par la composition qui illustre le monument d'Eannadou3, elle
en diffère d'une manière notable.
A Telloh, le sol n'est pas indiqué, les vautours volent en plein ciel (je ne peux
mieux faire que de reproduire la belle description que nous en devons à M. Heuzey).
« Sur notre stèle chaldéenne, c'est bien aussi le ciel qui est obscurci par la nuée des
» oiseaux sinistres, planant, avec leur affreux butin, au-dessus de la composition tout
» entière......ils se disputent, dans leur vol, les débris qu'ils emportent. L'un d'eux,
» par exemple, qui enlève par l'oreille une tête coupée, cherche encore, de la griffe, à
» saisir la tête ou la main mutilée, qui prend au bec ou aux serres de son compagnon.
1. Voir Rawlinson, Ane. Monarchies, t. III, p. 20.
2. Il est possible que le roi soit sur son char (?).
3. Je conserve la lecture employée par M. Heuzey bien que d'autres lectures aient été proposées.
RBCDBItq xxvii. — NOUv. séu., SI" 2:t