NOTES SUR LES XXIIe, XXIIIe ET XXIVe DYNASTIES
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de l'Apis mort en l'an XXIII d'Osarkon. En l'an VI de son règne, était premier pro-
phète d'Amon (quai de Karnak) un Q, qui, mentionné encore dans les années XIV
et XIX de Padubast, fut remplacé par Takelat.
Chéchanq remplaça évidemment son père sur le trône; il nous reste à compléter
les renseignements sur Padubast. Sur la cuve en granit du roi Harsiési, trouvée à
Coptos, dans l'un des tableaux l'offrande à Osiris est faite par un premier prophète
m
d'Amon, fils d'Harsiési, dont le nom est mutilé. M. Legrain1 a lu :
je crois voir autre chose. Ce qui, avant le déterminatif, ressemble vague-
ment à un s=>, n'occupe pas le milieu de la colonne et arrive trop près du signe sui-
vant pour être un caractère gravé : ce ne sont que des traits accidentels ; de plus, il y
aurait lacune au-dessus, car la ligne de bordure passe à plus d'un centimètre plus haut.
A la première ligne, le @ n'est pas sur le côté, mais au milieu de la colonne; sur la
main on distingue encore A au bord de la cassure, en sorte que la transcription serait :
, ce qui éveille l'idée de compléter &p " j| ^ > le roi Padubast serait le
fils du roi Harsiési.
A_0
(5
Une petite difficulté se présente à propos de la transmission du pontificat de Pa-
dubast à Harsiési. D'après l'indication de correspondance des règnes, l'an Ier de Padu-
bast coïnciderait avec l'an VII de Chéchanq; or, nous voyons Harsiési installé déjà
comme grand prêtre en l'an VI. La différence est si faible qu'elle n'est due probable-
ment qu'à la [manière de compter les années de règne des deux souverains, à partir
d'époques différentes.
Nous connaissons, d'autre part, les origines du roi Harsiési, car on ne peut douter
qu'il soit le grand prêtre d'Amon, fils d'un autre grand prêtre Chéchanq et petit-fils
d'Osarkon Ier, qui dédia la statuette de Bès, conservée à Alnwick castlo2. C'est sans
doute comme descendant d'Osarkon Ier que Harsiési parvint à être chef du sacerdoce
thébain, puis roi; une origine peut-être plus noble que celle d'Osarkon II ou une pa-
renté avec l'ancienne famille royale de Tanis dut lui servir à réclamer les plus hautes
situations.
On n'a guère de monuments de Takelat Ier. J'avais cru jadis reconnaître le nom de
ce roi sur une stèle trouvée à Abydos3; la forme écourtée 0" ■] du prénom me conduit
maintenant à voir là le Takelat du temple d'Osiris de Karnak. L'abus des ^ (^I^ )
dans la légende est caractéristique de l'époque4. La statuette royale trouvée aussi à
Abydos par M. Ayrton est du même temps. Seul, le graffito du temple de Khonsou5
doit réellement être de Takelat Ier. Quant à la stèle de Florence, il y a doute, l'addition
de jj^ dans le cartouche, tendant à rejeter aussi son Takelat à la fin de la dynastie. Je
crois qu'il faut expliquer l'absence d'inscriptions de Takelat par un règne contem-
1. Annales, t. VI, p. 124.
2. Dans l'article de M. Legrain, Le Dossier de la famille Nibnoutirou, il existe une erreur pour le docu-
ment 9. Les généalogies résultant des textes de la statuette de Bès et du Papyrus Denon (Voyage, p. 37;
Segato, Atlante, pl. 59) ont été groupées comme fournies toutes par le premier de ces documents, et le ta-
bleau est incomplet.
3. Recueil, t. XV, p. 173.
4. Dauessy, Recueil, t. XIX, p. 20; Legrain, Annales, t. VII, p. 45.
5. Daressy, Recueil, t. XVIII, p. 51.
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de l'Apis mort en l'an XXIII d'Osarkon. En l'an VI de son règne, était premier pro-
phète d'Amon (quai de Karnak) un Q, qui, mentionné encore dans les années XIV
et XIX de Padubast, fut remplacé par Takelat.
Chéchanq remplaça évidemment son père sur le trône; il nous reste à compléter
les renseignements sur Padubast. Sur la cuve en granit du roi Harsiési, trouvée à
Coptos, dans l'un des tableaux l'offrande à Osiris est faite par un premier prophète
m
d'Amon, fils d'Harsiési, dont le nom est mutilé. M. Legrain1 a lu :
je crois voir autre chose. Ce qui, avant le déterminatif, ressemble vague-
ment à un s=>, n'occupe pas le milieu de la colonne et arrive trop près du signe sui-
vant pour être un caractère gravé : ce ne sont que des traits accidentels ; de plus, il y
aurait lacune au-dessus, car la ligne de bordure passe à plus d'un centimètre plus haut.
A la première ligne, le @ n'est pas sur le côté, mais au milieu de la colonne; sur la
main on distingue encore A au bord de la cassure, en sorte que la transcription serait :
, ce qui éveille l'idée de compléter &p " j| ^ > le roi Padubast serait le
fils du roi Harsiési.
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(5
Une petite difficulté se présente à propos de la transmission du pontificat de Pa-
dubast à Harsiési. D'après l'indication de correspondance des règnes, l'an Ier de Padu-
bast coïnciderait avec l'an VII de Chéchanq; or, nous voyons Harsiési installé déjà
comme grand prêtre en l'an VI. La différence est si faible qu'elle n'est due probable-
ment qu'à la [manière de compter les années de règne des deux souverains, à partir
d'époques différentes.
Nous connaissons, d'autre part, les origines du roi Harsiési, car on ne peut douter
qu'il soit le grand prêtre d'Amon, fils d'un autre grand prêtre Chéchanq et petit-fils
d'Osarkon Ier, qui dédia la statuette de Bès, conservée à Alnwick castlo2. C'est sans
doute comme descendant d'Osarkon Ier que Harsiési parvint à être chef du sacerdoce
thébain, puis roi; une origine peut-être plus noble que celle d'Osarkon II ou une pa-
renté avec l'ancienne famille royale de Tanis dut lui servir à réclamer les plus hautes
situations.
On n'a guère de monuments de Takelat Ier. J'avais cru jadis reconnaître le nom de
ce roi sur une stèle trouvée à Abydos3; la forme écourtée 0" ■] du prénom me conduit
maintenant à voir là le Takelat du temple d'Osiris de Karnak. L'abus des ^ (^I^ )
dans la légende est caractéristique de l'époque4. La statuette royale trouvée aussi à
Abydos par M. Ayrton est du même temps. Seul, le graffito du temple de Khonsou5
doit réellement être de Takelat Ier. Quant à la stèle de Florence, il y a doute, l'addition
de jj^ dans le cartouche, tendant à rejeter aussi son Takelat à la fin de la dynastie. Je
crois qu'il faut expliquer l'absence d'inscriptions de Takelat par un règne contem-
1. Annales, t. VI, p. 124.
2. Dans l'article de M. Legrain, Le Dossier de la famille Nibnoutirou, il existe une erreur pour le docu-
ment 9. Les généalogies résultant des textes de la statuette de Bès et du Papyrus Denon (Voyage, p. 37;
Segato, Atlante, pl. 59) ont été groupées comme fournies toutes par le premier de ces documents, et le ta-
bleau est incomplet.
3. Recueil, t. XV, p. 173.
4. Dauessy, Recueil, t. XIX, p. 20; Legrain, Annales, t. VII, p. 45.
5. Daressy, Recueil, t. XVIII, p. 51.