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UNE ORIGINE POSSIBLE DE LA TERMINAISON FÉMININE EN ÉGYPTIEN
» pour que ton œil te soit ouvert, et que la cécité périsse ! » 12° Nouît, à tête humaine,'
surmontée de son vase 0 : ? ?"1 1 0 ~~ A ^ ^1 tH ? ïft ° ^01° '
q j q @ q j54
f=^ . | ^3^6 « Dit Nouît : « Je suis venue à toi, Osiris Pétosiris, ie suis
» ta mère Nouît qui te protège. » 13° Sapou, à tête de faucon : i i j i J^?
&^î\WÎ^TMhW^inT^^ " Dit SapoÏÏT<Ue«ïïta
» venu à toi, Osiris Pétosiris, et je t'ai apporté toute chose bonne et pure pour que tu
» vives d'elle! » 14° Isis, à tète humaine, coiffée du vautour, surmontéevdu siège j :
T il±£k<c,\2ik T\ ïVï A T\QI± f H «Dit Isis : «Je me
» suis apportée (?) vers toi, Osiris Pétosiris, pour être ta protection! » 15° Nephthys,
» à tête humaine, surmontée de l'hiéroglyphe de son nom : 1|° 1
{SIC)
AAAAAA
AAAAAA C.
Aiw\y\ M^T\M\^f Te "Dit Nephthys : «Je suis
» venue pour être ta protection, Osiris Pétosiris, et tu es un dieu vivant ! » Ce sont les
patrons des trente jours représentés là pour protéger le mort. La face inférieure du
couvercle ne porte aucune inscription, non plus que l'extérieur et l'intérieur de la
cuve.
Une origine possible de la terminaison féminine en égyptien. — La terminaison
du féminin est un -t ^ vocalisé en avant -at ou -et-it, et qui était sorti de la pronon-
ciation dès le milieu de la XVIIIe dynastie, sauf les cas de liaison avec un mot libre
ou un suffixe, puis réduit à sa voyelle -a, -e[-i] : ce -t ^s'ajoutait au thème du mot
p AAAAAA
dépourvu de la finale masculine en j£~u> °ù cette finale existait, ainsi V sanou,
frère, ^ sana[e]t, soeur. j'imagine que cette finale -<» -t provient par analogie d'un
mot féminin nécessairement par essence et qui se terminait à l'origine par une lettre
radicale <=*, qu'on aura pris après coup pour un suffixe adventice marquant le
genre. Or, le mot féminin par excellence est le mot qui signifie mère, et qui s'écrit
^N^, le <=* final s'y prononça t, je l'ai prouvé il y a quarante ans dans le journal
les Mélanges, en invoquant le nom de la déesse ^, qui a conservé jusqu'à l'époque
romaine la lecture Moj9 : pour le nom commun, elle avait disparu depuis longtemps,
et on rencontre en copte xx&ir T. AI., xx^v T. et jutev B. Les transcriptions cana-
AAAAAA
néennes namsa[T], par exemple, de ^ p montrent que, dans ^ la mère, il y avait
à l'origine un -a devant ce ^, et qu'on a dû prononcer *maouat-*maouêt. Dans ce nom,
qui marque une personne essentiellement féminine, le -t <=> primitivement radical aura
été détaché comme marque grammaticale et aura été joint mécaniquement, par analo-
gie, aux mots masculins quand il se sera agi de former les mots féminins, puis il se sera
étendu de proche en proche à toute la langue. — j'ajoute que l'usage très ancien d'écrire
par le syllabique ^^\> le pluriel des noms féminins en semble indiquer, pour ces
pluriels, une prononciation -maouat-maouat[ou], ce qui indiquerait, pour le pluriel
féminin, l'intercalation de ou du pluriel masculin entre l'a et le t de la terminaison
féminine du singulier-at, [ *akhemat au pluriel (}@>'\^ ^ j *akhemaouat[ou],
t^pj^ ^ *shamat au pluriel ^""^^^^^^ *shamaouat[ou], et ainsi de suite. —
G. Maspero.
UNE ORIGINE POSSIBLE DE LA TERMINAISON FÉMININE EN ÉGYPTIEN
» pour que ton œil te soit ouvert, et que la cécité périsse ! » 12° Nouît, à tête humaine,'
surmontée de son vase 0 : ? ?"1 1 0 ~~ A ^ ^1 tH ? ïft ° ^01° '
q j q @ q j54
f=^ . | ^3^6 « Dit Nouît : « Je suis venue à toi, Osiris Pétosiris, ie suis
» ta mère Nouît qui te protège. » 13° Sapou, à tête de faucon : i i j i J^?
&^î\WÎ^TMhW^inT^^ " Dit SapoÏÏT<Ue«ïïta
» venu à toi, Osiris Pétosiris, et je t'ai apporté toute chose bonne et pure pour que tu
» vives d'elle! » 14° Isis, à tète humaine, coiffée du vautour, surmontéevdu siège j :
T il±£k<c,\2ik T\ ïVï A T\QI± f H «Dit Isis : «Je me
» suis apportée (?) vers toi, Osiris Pétosiris, pour être ta protection! » 15° Nephthys,
» à tête humaine, surmontée de l'hiéroglyphe de son nom : 1|° 1
{SIC)
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Aiw\y\ M^T\M\^f Te "Dit Nephthys : «Je suis
» venue pour être ta protection, Osiris Pétosiris, et tu es un dieu vivant ! » Ce sont les
patrons des trente jours représentés là pour protéger le mort. La face inférieure du
couvercle ne porte aucune inscription, non plus que l'extérieur et l'intérieur de la
cuve.
Une origine possible de la terminaison féminine en égyptien. — La terminaison
du féminin est un -t ^ vocalisé en avant -at ou -et-it, et qui était sorti de la pronon-
ciation dès le milieu de la XVIIIe dynastie, sauf les cas de liaison avec un mot libre
ou un suffixe, puis réduit à sa voyelle -a, -e[-i] : ce -t ^s'ajoutait au thème du mot
p AAAAAA
dépourvu de la finale masculine en j£~u> °ù cette finale existait, ainsi V sanou,
frère, ^ sana[e]t, soeur. j'imagine que cette finale -<» -t provient par analogie d'un
mot féminin nécessairement par essence et qui se terminait à l'origine par une lettre
radicale <=*, qu'on aura pris après coup pour un suffixe adventice marquant le
genre. Or, le mot féminin par excellence est le mot qui signifie mère, et qui s'écrit
^N^, le <=* final s'y prononça t, je l'ai prouvé il y a quarante ans dans le journal
les Mélanges, en invoquant le nom de la déesse ^, qui a conservé jusqu'à l'époque
romaine la lecture Moj9 : pour le nom commun, elle avait disparu depuis longtemps,
et on rencontre en copte xx&ir T. AI., xx^v T. et jutev B. Les transcriptions cana-
AAAAAA
néennes namsa[T], par exemple, de ^ p montrent que, dans ^ la mère, il y avait
à l'origine un -a devant ce ^, et qu'on a dû prononcer *maouat-*maouêt. Dans ce nom,
qui marque une personne essentiellement féminine, le -t <=> primitivement radical aura
été détaché comme marque grammaticale et aura été joint mécaniquement, par analo-
gie, aux mots masculins quand il se sera agi de former les mots féminins, puis il se sera
étendu de proche en proche à toute la langue. — j'ajoute que l'usage très ancien d'écrire
par le syllabique ^^\> le pluriel des noms féminins en semble indiquer, pour ces
pluriels, une prononciation -maouat-maouat[ou], ce qui indiquerait, pour le pluriel
féminin, l'intercalation de ou du pluriel masculin entre l'a et le t de la terminaison
féminine du singulier-at, [ *akhemat au pluriel (}@>'\^ ^ j *akhemaouat[ou],
t^pj^ ^ *shamat au pluriel ^""^^^^^^ *shamaouat[ou], et ainsi de suite. —
G. Maspero.