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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 37.1915

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Nr. 1-2
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Boussac, Hippolyte: Le culte de la déesse Bast dans l'Italie méridionale et particulièrement à Pompéi
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https://doi.org/10.11588/diglit.12744#0035
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LE CULTE DE LA DÉESSE BAST

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QuTsis eût des sanctuaires dans les villes du Latium et cle la Campanie, le fait n'a
rien, en lui-même, qui puisse nous surprendre, puisque son culte fut, avec celui de
Sérapis, l'objet d'une grande diffusion dans tout l'empire romain.

Mais ce qu'il est particulièrement curieux de constater, c'est de rencontrer, asso-
ciée à cette déesse égypto-grecque, une antique divinité pharaonique, Bast ou Bubastis,
la déesse chatte.

Les inscriptions nous les représentent comme divinités parèdres d'un même temple
où elles occupent chacune leur tabernacle. Ceci autoriserait à croire que, dans les co-
lonies égyptiennes, fixées en Italie, les Bubastites étaient assez nombreux pour imposer,
à côté de la grande déesse alexandrine, la protectrice de leur cité.

Je ne devrais point m'attarder ici sur le rôle bien connu de Bast, mais qu'il me
soit néanmoins permis, pour l'intelligence de ce qui va suivre, de rappeler en peu de
mots ce que fut cette divinité.

Bast était une forme atténuée de Sekhet, la déesse à tête de lion. Mais, alors que
celle-ci représentait l'action du soleil dans toute son ardeur destructrice, Bast en sym-
bolisait la chaleur douce et bienfaisante.

Les monuments pharaoniques nous la montrent sous la forme d'une femme à tête
de chatte, tenant un sistre de la main droite et de l'autre une égide dont elle protège sa
poitrine, à son bras gauche replié, pend le vase contenant l'eau lustrale. Les Grecs, qui
se croyaient tenus cle trouver dans tous les panthéons de l'univers l'équivalent de leurs
divinités, l'ont assimilée à Diane1. Jamais, croyons-nous, on le verra plus loin, assimi-
lation ne parut moins justifiée.

Elle avait, à Bubastis, entouré d'eaux vives, sous de frais ombrages, un temple
magnifique comprenant de vastes cours, de riches portiques, des statues sans nombre
et dont les fouilles de M. Naville ont mis à découvert de remarquables vestiges.

Tous les ans, on célébrait en l'honneur cle Bast de grandes panégyries.

La religion égyptienne étant généralement basée sur des phénomènes naturels, les
solennités en l'honneur de toute divinité se trouvaient en relation directe avec la nature
de la divinité qui en était l'objet. Or, parlant de la chatte, les Égyptiens, qui ne se
trompaient point sur les particularités propres à chaque animal, se sont exprimés ainsi :
a La chatte douce en amour, reine du ciel, compagne du Phénix dans Habennou2. »
Souple, caressante, sensuelle, la chatte ne pouvait donner lieu qu'à des manifestations
offrant un caractère cle volupté, où quelques licences auraient pu, à la rigueur, être
permises. Mais il semble cependant, si l'on s'en rapporte au témoignage d'Hérodote,
qui, d'une façon détaillée, a décrit les solennités de Bubastis, que les Égyptiens aient
quelque peu forcé la note : « Voici, dit-il, ce qui s'observe en allant à Bubastis : on s'y
rend par eau, hommes et femmes pêle-mêle et confondus les uns avec les autres; clans
chaque bateau il y a un grand nombre de personnes de l'un et de l'autre sexe. Tant que
dure la naviguation, quelques femmes jouent des castagnettes et quelques hommes

1. Hérodote, II, 156.

2. L'un des noms mystiques cTHéliopolis.
 
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