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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 37.1915

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Nr. 1-2
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Boussac, Hippolyte: Le culte de la déesse Bast dans l'Italie méridionale et particulièrement à Pompéi
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https://doi.org/10.11588/diglit.12744#0036
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LE CULTE DE LA DÉESSE BAST

de la flûte; le reste, tant hommes que femmes, chante et bat des mains. Lorsqu'on
passe près d'une ville, on fait approcher le bateau du rivage. Parmi les femmes, les
unes continuent à chanter et à jouer des castagnettes, d'autres crient de toutes leurs
forces et disent des injures à celles de la ville, d'autres se mettent à danser, ou, se
tenant debout, retroussent leurs robes. La même chose s'observe à chaque ville qu'on
rencontre le long du fleuve. Quand on est arrivé à Bubastis, on célèbre la fête de Diane
en immolant un grand nombre de victimes, et l'on fait à cette fête une plus grande
consommation de vin de raisin que dans tout le reste de l'année, car il s'y rend, au
rapport des habitants, sept cent mille personnes, tant hommes que femmes, sans
compter les enfants1. » On conviendra que de pareilles manifestations ne pouvaient
guère se concilier avec la nature de la chaste Diane, assimilée par les Grecs à Bubastis.

Telle était la divinité que nous trouvons associée à Isis dans divers sanctuaires :
à Rome, à Ostie, à Némi. Une dédicace à Isis auguste et à Bubastis a même été décou-
verte à Scarbancia dans la Pannonie supérieure2. Si l'on s'en rapporte aux monuments,
elle n'y occupait que le second rang, puisque, dans les inscriptions, c'est Isis qui, tou-
jours, est mentionnée la première. La part qui lui était attribuée dans la répartition
des offrandes paraît aussi bien peu de chose, comparée à celle de sa puissante voisine.

Un pilier de marbre, trouvé à Némi, contient l'inventaire des objets livrés à l'une
et à l'autre déesse. Dans cette énumération, on relève des statues, des images d'argent,
un bouclier, des autels d'arain, un sistre d'argent doré; de vraies pièces de musée.
Jusqu'au bout, c'est un ruissellement d'or, d'argent, de pierreries. La nomenclature en
étant un peu longue, nous nous bornerons à ne citer que les objets constituant la parure
des déesses.

A Isis : « Un diadème, des bracelets et des colliers ornés de pierres précieuses ;
une couronne alempsiaca (murale?), de vingt et une topazes et de quatre-vingt-quatre
escarboucles, un collier en pierres de béryl, des ceintures lamées d'or, deux robes, deux
tuniques, deux manteaux. »

A côté de ces splendeurs, la part attribuée à Bubastis nous paraît plutôt négli-
geable : « Une robe de soie pourpre et en vert de Callaïs, une toile de lin pourpre avec
deux ceintures, dont l'une dorée; deux robes, deux manteaux, une tunique, un vête-
ment blanc3. »

Sur une base d'autel découverte à Ostie, nous trouvons une nomenclature ainsi
formulée : « A Isis, à Bubastis : Une statue de Vénus, d'argent, du poids d'une livre
et demie, une couronne d'argent, du poids de trois onces et de trois scripules, une
couronne alempsiaca, du poids de cinq onces et huit scripules, Caltilia Diodora Bu-
bastiaca en a fait don par testament4. »

Caltilia, l'un des noms de la donatrice, est très significatif ; peut-être faut-il y voir
une corruption de Cattilia, petite chatte ou, ce qui est plus probable, une faute du la-

1. Hérodote, II, 60.

2. Province comprise aujourd'hui dans la Hongrie méridionale.

3. C. I. L., vol. XIV, p. 211, n" 2215.

4. C. I. L., vol, XIV, p. 431<-"i, n. 21.

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