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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 37.1915

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Nr. 1-2
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Boussac, Hippolyte: Le culte de la déesse Bast dans l'Italie méridionale et particulièrement à Pompéi
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https://doi.org/10.11588/diglit.12744#0037
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LE CULTE DE LA DÉESSE BAST

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picide. Dans l'ancienne Égypte, le chat se nommait maaou et ta-maaou, la chatte était
un nom fréquemment porté par les femmes. Les Égyptiens habitant l'Italie voulurent
sans doute conserver cet usage et traduisirent en latin la dénomination égyptienne.

Bien qu'aucun texte n'en fasse mention, nous pouvons, je crois, affirmer que la
déesse Bast avait aussi un sanctuaire à Pompéi, et le plus ancien, vraisemblablement,
de tous ceux qu'on lui connaît en Europe. D'après un critique allemand, l'Isium pri-
mitif de Pompéi remonterait au IIe siècle avant notre ère1. Détruit en 63 par un trem-
blement de terre, les Égyptiens le reconstruisirent, mais cela ne les obligea nullement
à changer la forme extérieure du culte. Étant fort traditionalistes, tout fut, au con-
traire, rétabli comme par le passé. Or, une peinture du Musée de Naples, provenant
de l'Isium de Pompéi, nous fait assister à une cérémonie religieuse en l'honneur de
Bast2. Cette composition est loin d'offrir
une mise en scène comparable à celles
d'Herculanum, décrites plus haut, puis-
qu'elle se réduit à un personnage unique,
un seul; mais elle offre un élément d'un
intérêt exceptionnel, qu'on chercherait
vainement ailleurs.

La tête rasée et accotée de deux
plumes, un prêtre égyptien, vêtu d'une
blanche tunique de lin à franges, chante
un hymne écrit sur un rouleau de pa-
pyrus à moitié déroulé. Il est debout,
face au spectateur, devant un haut pié-
destal en forme de stèle avec trois mar-
ches à sa base, et sur lequel se trouve un
chat passant à droite3. Non une statue à
tête de chat, mais bien un chat à quatre
pattes. Dans cette image, la tête est sur-
montée de Yatef, ornement symbolique,
placé d'habitude sur le chef des divinités
égyptiennes, pour en marquer le carac- Peintm,e de Pompéi (Musée d'e ^Z).^

tère sacré. Nous ajouterons que Yatef est,

ici, figuré par une interprétation défectueuse du signe meh, emblème de la basse
Égypte. Notre quadrupède, qui, alors, serait une chatte, représente donc, à n'en pou-
voir douter, la déesse Bast dans sa forme primitive.

Jusqu'ici, aucun monument ne nous a fait connaître sous quel aspect elle était

1. Nissen, Pompeianisehe Studien, p. 174.

2. Niccolini, Arte Pompeiana, Tempio cl' fside, Tav. XII, fig. 5.

3. Le Musée du Louvre possède, en double, une scène analogue. Ce sont deux groupes de la XIXe dy-
nastie, l'un en granit gris, l'autre en albâtre oriental. Ils représentent le scribe Nebmeroutef accroupi et
lisant un papyrus à moitié déroulé, au bas d'un piédestal sur lequel est assis le dieu Thot, représenté par un
cynocéphale-hamadryas.
 
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