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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 37.1915

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Nr. 1-2
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Maspero, Jean: À propos d'un bas-relief copte du Musée du Caire
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https://doi.org/10.11588/diglit.12744#0120
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A PROPOS D'UN BAS-RELIEF COPTE DU MUSÉE DU CAIRE

personnifié. Denys de Fourna l'appelle Beelzéboul, et il ajoute aussitôt TGV àp^OVTOC TOO
axôTouç, le prince des ténèbres. Une des fresques de la chapelle Sainte-Barbe à Soghanli
en Cappadoce, qui remonte au Xe siècle, est plus explicite à ce sujet : à côté du person-
nage étendu, et notez qu'ici les portes de l'Enfer ne sont même plus figurées, ce qui
enlève le dernier trait de ressemblance avec le supplicié égyptien, on lit distinctement
o *^hc. Bien habile qui reconnaîtrait clans cette scène quelque chose d'altàgyptisch.

J'ai invoqué surtout jusqu'à présent le témoignage des bas-reliefs sur pierre ou
des ivoires sculptés, sans négliger par instants celui que nous rend la peinture murale
ou la miniature : il me reste à indiquer quelques arguments que M. Strzygowski tire,
pour sa thèse, des couleurs que les Coptes auraient employées de préférence pour en-
luminer leurs figures. Étudiant les miniatures de la Chronique Alexandvine, il y re-
marque la prédominance de la couleur jaune, et ce serait encore pour lui une marque
d'origine : il y aurait là influence de l'art copte sur l'art byzantin, et, par conséquent,
influence de l'art "ancien-égyptien, « Am entschiedensten, macht sich Koptischer Ge-
schmack in unseren Miniaturenfragmenten durch das starke Vorherrschen des Gelbes
in der Farbe geltend ». Pourquoi? Le rouge et le jaune seraient, prétend M. Strzy-
gowski, les couleurs'dominantes sur les parchemins coptes. Peut-être, mais le cas n'est
certainement pas le môme sur les murailles : ni dans les peintures du couvent de Saint-
Jérémie, ni dans celles de Bâouit, le jaune ne se fait remarquer par une fréquence par-
ticulière. Une robe jaune, affirme M. Strzygowski, serait le costume des nonnes. Aucun
texte n'autorise cette assertion, aucun monument ne la confirme : lorsque, à Bâouit,
j'ai trouvé le portrait d'une certaine Ama Rachel, j'ai constaté qu'elle portait un vête-
ment gris bleuté. Je pourrais continuer la critique assez longtemps encore : j'arriverais
toujours au même résultat qui est de prouver que M. Strzygowski affirme souvent plus
qu'il n'est à même de démontrer.

Nous voilà bien loin du fragment de bas-relief que j'ai décrit au commencement
de cet article : aussi bien ne me suis-je servi de lui que comme d'un prétexte pour
examiner la doctrine de M. Strzygowski, et pour établir combien elle me semble pré-
caire et inadéquate à la plupart des faits connus jusqu'à présent. Il est au moins pré-
maturé d'avancer que l'art copte est un mélange de styles, hellénistique par les formes,
égyptien antique par la technique et par l'idée. Dans le domaine de l'art, comme dans
tous les autres domaines, l'introduction et le triomphe du christianisme ont rompu la
vieille tradition égyptienne et en ont éliminé complètement les débris. L'art copte n'a
rien de l'art égyptien d'autrefois : c'èst un art entièrement étranger qui s'est implanté
en Égypte et qui s'y est acclimaté, mais qui n'a rien pris ou presque rien à l'art anté-
rieur.
 
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