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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 37.1915

DOI issue:
Nr. 3-4
DOI article:
Jéquier, Gustave: Notes et remarques
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12744#0125
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NOTES ET REMARQUES

115

JI'^S5**'' (( la Panthère du Midi »1. Le nom de la panthère est toujours ba ou abi\
mais ne se termine jamais par la lettre s ou par une syllabe en s, et, dès lors, l'assi-
milation de ce nom avec le nom du dieu devient impossible. De même, les noms propres

Païbasa

dérivent sans

<^*. et Hourbasa

doute du nom de Bes, mais, en aucune façon, de celui de la panthère. Une théorie re-
posant sur la confusion des signes ^j. et ^ devrait donc être rejetée a priori, mais, vu
l'abondance des documents, nous pouvons encore étudier la question au point de vue
archéologique, et voir si rien, de ce côté-là, ne permet de reprendre l'hypothèse que
la linguistique ne confirme pas.

Partant de l'idée que Bes devait être un dieu-léopard, Pleyte croyait retrouver
la forme originale de cette divinité dans une vignette du cha-
pitre cxlv du Livre des Morts représentant un génie funéraire à
tête de panthère couronnée de deux plumes'1. Aucun nom n'ac-
compagne cette figure, aussi rien ne nous autorise à accepter cette
attribution, d'autant plus que le caractère même de Bes n'a rien
de funéraire. Du reste, dans ce chapitre, la figure des génies varie
avec chaque exemplaire, et aucun autre papyrus que celui de Leyde
ne donne la représentation d'un de ces êtres avec une tête pou-
vant être prise pour celle d'un félin.

Le même auteur appuyait encore sa théorie sur le fait que, dans certaines figurines
de basse époque, assez rares du reste et exécutées de manière trop sommaire pour qu'on
puisse y attacher une réelle importance, la divinité porte sur le dos une peau tachetée
qui peut, à la rigueur, être celle d'une panthère5. Il faut donc rechercher si vraiment
la peau de panthère est le costume caractéristique de Bes ou s'il s'agit simplement d'un
accessoire du genre de ceux dont on l'affuble pour accentuer son rôle magique; pour
cela, nous devons tenir compte surtout des représentations les plus anciennes, qui sont
les meilleures et en même temps les plus simples, tandis que celles des époques les
plus récentes sont compliquées d'adjonctions qui défigurent souvent le dieu primitif.

Les plus anciennes de ces images de Bes sont celles des bâtons magiques en dents
d'hippopotame, qui datent du Moyen Empire6; il y paraît souvent, tenant dans chaque
main un serpent, à côté d'autres et d'animaux fantastiques, dont le rôle est de protéger
l'enfant auprès duquel ces objets sont déposés7. Ces gravures au trait ne sont pas très
détaillées, mais on y distingue néanmoins très nettement que le dieu est représenté de

1. Newberry, Beni-Hasan, II, pl. IV; Montet, Bull, de Vlnst.fr. du Caire, IX, p. 5.
8. G. Jéquier, op. cit.

3. Pleyte, Chap. suppl. du Livre des Morts, II, p. 11g.

4. lbid., p. 111, et figure en regard de la page 109.

5. lbid., p. 114, et figure en regard de la page 113 (Musée de Leyde, A. 1114 et A. 1192). Une figurine de la
môme catégorie, mais d'un beaucoup meilleur style, se trouve au Musée du Caire (n° 38738) : Daressy, Sta-
tues de Divinités, pl. XLI.

'6. Legge, Proc. of Soc. Bibl. Arch., XXVII, p. 132-152, 297-303; XXVIII, p. 159-170. — Une bibliogra-
phie des images de Bes et des dieux similaires se trouve dans la thèse l'Université de Moscou de M. F. Bail-
lod, Prolegomena zur Geschichte der zwerghaften Gôtter in JEgypten (en russe; cf. Ancient Egypt, II, p. 85).
7. G. Jéquier, Rec. de Trav., XXX, p. 40-42.
 
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