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Revue égyptologique — 5.1887/​88

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Nr. 1-2
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Rougé, Emmanuel de: Mémoire sur quelques inscriptions trouvées dans la sépulture des Apis, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.12683#0017

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MÉMOIRE SUE QUELQUES INSCRIPTIONS, ETC.

7

La collection du Sérapéum renferme deux stèles, où se lit ce protocole et elles con-
firment d'une manière absolue l'attribution proposée par M. Lepsius : d'abord parce qu'elles
vont jusqu'à l'an 33, chiffre qui ne peut plus convenir qu'à Philàdelphe et ensuite parce que
l'écriture démotique y présente, d'une manière très tranchée, des formes archaïques. Elles
sont malheureusement tracées très légèrement et j'avoue qu'il peut rester des scrupules sur
la lecture de quelques chiffres. La première (n° 3740) commence ainsi : «L'an 32 du roi

Ptolémée, fils de Ptolémée, dieu lek.....1 vivant à toujours, qui est l'an 3 d'Apis.» C'est

sur le 2 du chiffre 32 qu'il peut rester quelque doute; en tout cas, ce ne peut être qu'un
deux 4 2 0K un quatre M imparfait. Je lis trente-deux, ce qui met l'an premier d'Apis en
l'an 30 de Philàdelphe. La seconde stèle (n° 3365) commence par la même formule : on y
lit très distinctement l'an 33 du roi, mais l'année d'Apis est presque complètement effacée,
ce sera l'an 4, si j'ai bien lu la première double date : les traces du chiffre ne s'opposent
pas à cette lecture : elles ne se comprendraient pas aussi bien s'il fallait lire le chiffre deux :
ce qui me confirme dans cette lecture trente-deux pour la date d'année de la stèle précédente.

Cet Apis précède immédiatement l'Apis d'Evergète Ier, et je propose d'établir ainsi sa
chronologie :

1° Il sera né l'an 30 de Philàdelphe (493, Nab.).

2° Il aura compté sa dixième année en l'an lor d'Evergète Ier.

3° Il sera mort en l'an 15 d'Evergète Ier, ayant un peu plus de 23 ans et avant l'ins-
tallation de l'Apis de cet an 15.

Nous devons encore conclure de ces données qu'il y eut un premier Apis sous Philà-
delphe avant celui-ci, l'espace de trente années dépassant la durée assignée à la vie d'Apis.

Apis de l'an 31 de Soter II.
Je terminerai la première partie de ce mémoire avec ce dernier Apis. La stèle qui me
l'indique (n° 3349) porte le protocole suivant : «L'an 31, le 8 Payni des souverains vivants
à toujours, qui est l'an 11 d'Apis vivant. » Toutes nos années 31 sont occupées par des Apis
dont la vie donnerait un chiffre tout différent : la date appartient nécessairement à Soter II,
en l'an 662 de Nabonassar. A cette époque, Soter II était revenu en Egypte, après l'ex-
pulsion et la mort d'Alexandre. L'expression les souverains, au pluriel, peut étonner, puisque
Soter II régnait seul et que Cléopâtre était morte depuis longtemps. Elle se rapporte, sans
doute, à Bérénice III, fille de Soter II, dont le nom avait figuré dans le protocole de plu-
sieurs dates, dès le règne d'Alexandre qui l'avait épousée. On voit que son père lui avait
conservé le rang royal. En effet, on sait qu'elle régna seule pendant quelques mois après la
mort de Soter II et avant d'épouser Alexandre II qui la fit tuer au bout de quelques jours.

1 C'est ainsi que je lis la première partie de ce surnom <^4-l<^,X)((ij ■ le signe ^, qui indique
les qualificatifs, comme dans le surnom d'Epiphane, se supprime à volonté : je pense donc qu'on ne le
prononçait pas : je ne connais pas le mot qui termine le surnom. — (Ce nom se lit nt-lelc-seba ou

= (j et s'écrit aussi ^j. Voir le décret de Kosette dans ma Chrestomathie clémotique,

p. 23, 24, 28 et 29. L'expression nt-lek-seba, «qui écarte l'impie», sert dans la Basse-Egypte à rendre le
grec Scottîp, tandis que dans les documents démotiques de la Haute-Egypte on se sert des mots nt-nohem
«qui sauve». E. E.)

2 Accompagné de son signe ordinal sic : '•ij
 
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