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Revue égyptologique — 5.1887/​88

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Nr. 4
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Pierret, Paul: Le livre des funérailles, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.12683#0200

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156

Paul Pierret. Le livre des funérailles.

Ce deuxième volume étant inédit, on comprendra que, quelque désireux que je sois
d'en faire connaître l'importance, les convenances m'interdisent d'cii déflorer l'intérêt par
des citations auxquelles je ne suis pas autorisé. Qu'il me soit permis seulement de reproduire
le passage suivant comme étant de nature à affriander le lecteur et à bien terminer le
présent article.

A propos de la dernière section du Livre des Funérailles, M. Schiaparelli introduit la
digression suivante :

Il nous semble que ce passage de l'Ap-ro est un souvenir des luttes qui durent agiter
les collèges sacerdotaux de Mempbis et d'Abydos lorsque se fonda l'unité politique des diverses
provinces de l'Égypte et que se trouvèrent face h face les doctrines de ces deux puissants
sanctuaires; il est en même temps l'indice des transactions et des concessions mutuelles de
ces deux collèges avant qu'ils n'eussent par leur fusion constitué la religion officielle en se
superposant aux diverses religions locales. Bornons-nous à constater qu'au moins sur un
point, sur le mythe d'Horus et de Set, ils étaient en opposition directe. Dans la religion
d'Heliopolis, de Memphis et en général dans l'Egypte inférieure, Horus et Set étaient deux
jumeaux, symbolisant tous deux le soleil dont le premier représentait l'action bienfaisante
et le second la force, tous deux étant adorés simultanément; mais dans la religion d'Abydos
Horus et Set étaient ennemis implacables, symboles l'un de tout ce qui est bien, l'autre
de tout ce qui est mal dans le monde, en lutte continuelle, lutte ne pouvant finir que par
l'anéantissement total de Set. Par convenance politique les deux collèges sacerdotaux durent
descendre à des concessions réciproques et en vinrent à un accord qui dans la religion
officielle est symbolisé par le mythe de la conciliation d'Horus et de Set due à l'action de
Tbot. Nous croyons que dans cette circonstance les arbitres furent les prêtres du collège
d'Hermopolis, ville qui fut le centre du culte de Thot et qui était comme équidistante de
Memphis et d'Abydos ou tout au moins était de tous les centres religieux le plus proche de
Memphis.

Grâce à cet accord, les deux doctrines continuèrent non seulement à se développer
dans leurs centres respectifs, mais elles s'amalgamèrent dans beaucoup de textes religieux,
et pendant que celle d'Abydos prenait peu à peu le premier rang dans la croyance funéraire
de toute l'Egypte, celle de Memphis se maintenait dans la religion officielle, et par des cir-
constances politiques spéciales, avait un notable développement pendant la XVIII0 et la
XXI'' dynasties, période pendant laquelle des temples s'élevèrent en l'honneur de Set à Mem-
phis, à Bubastis et à Tanis. Dans aucun texte funéraire à nous connu et commun à toute
l'Égypte, les deux courants sus-indiqués ne s'accentuent aussi vivement que dans le Livre
des Funérailles, et en même temps nous ne connaissons aucun passage dans lequel la récon-
ciliation d'Horus et de Set soit énoncée avec autant de clareté et de précision.

Paul Pierret.
 
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