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Revue égyptologique — 5.1887/​88

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Revillout, Eugène: Corrections à la grammaire démotique de Brugsch
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https://doi.org/10.11588/diglit.12683#0211

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Corrections a la grammaire démotique de Brugsch.

récemment encore, il prenait le poëme satirique de Vienne, (copié en entier par lui, à plu-
sieurs reprises, à partir de 1872), pour la traduction du papyrus Prisse;1 il affirmait tran-
quillement, (lors du congrès de Berlin,2) que dans le poëme bilingue de MoscMon, exposé
à Berlin même, la première strophe démotique répondait à la dernière grecque et réciproque-
ment; il citait gravement dans la Zeitschrift3 un autre bilingue formé de deux inscriptions,
qui, comme l'avait fort bien vu Lepsius lors de la publication des Denkmaler, n'avaient aucun
rapport entre elles et que j'ai traduites l'une et l'autre récemment, etc. De telles bévues sont
continuelles chez lui. Sans cesse il prend le Pirée pour un nom d'homme, le nom de la Nubie4
pour un titre royal (reine), le lieu géographique sa hefi pour « Hhj_ titre de Ptah*,5
etc. etc.

Mais alors il était patient. La patience fait le génie, dit Buffon. C'est bien possible. Et
une recherche patiente de débris linguistiques dans une masse d'ailleurs inconnue a certaine-
ment du mérite. Je suis tout prêt, pour ma part, à y voir du génie. Mais c'est un génie
maintenant fossile : et il faut bien se débarrasser, à l'heure qu'il est, de notions fausses qui
entravent la marche de la science. En cela je suis complètement d'accord avec mon vieil
ami Erman qui me pousse depuis longtemps à cette œuvre. La grammaire démotique est à
refaire et, en attendant qu'on ait définitivement renoncé à s'en servir, donnons en du moins

» plusieurs parties liturgiques du Rituel funéraire, et que le texte est du copte pur analogue à celui de
»la Pistis sopliia.» Est-il besoin de dire que de tout ceci il n'y a pas le moindre mot de vrai? Telles sont
les analyses ordinaires de Bbugsch (pour des documents dont il ne comprend rien). 11 ne pense, qu'à éblouir
le public en lui contant tout ce qui lui passe par la tête.

1 Voir Bévue êgypt. I, n° 4, p. 63, mon édition du poëme satirique de Vienne, p. 95, etc. — Cette
affirmation, il l'a répétée du reste à tous à vingt reprises et il m'a même chargé dans une lettre pressante
(alors que je ne connaissais pas ce papyrus) do dire à Ciiabas de s'abstenir par cette raison de publier,
comme il en avait l'intention, la traduction du papyrus Prisse.

2 Plusieurs de mes collègues du congrès, étonnés d'une toile affirmation, sont alors venus me con-
sulter là-dessus et je leur ai promis de répondre par la publication du document, ce que j'ai fait dans la
Revue égyptologique, nos 2—3 de la IIe année et pl. 65 et suivantes. Devons-nous dire que, comme d'ordi-
naire, pour cette colossale erreur il avait suffi d'un mot : le mot %peri = ujnupe «miracle» qui se trouve
en tête de la première strophe bilingue et qui (confondu par lui avec pujniipe mirari) lui semblait ana-
logue à Yincipit négatif de la 2° strophe : pi as Octùp.aaï)tç? Voilà bien la méthode de Biiugscii, méthode
qu'il trouve de beaucoup préférable à celle qui consiste à étudier les textes et à les traduire. Traduire,
c'est une audace impardonnable. Au contraire, quoi de plus naturel que de détacher d'une phrase, à laquelle
on n'entend rien, un mot pris au hasard? On peut affirmer et prouver que dans son dictionnaire tout ce
qui lui appartient en propre a été conçu de cette manière. Il en est de même, à plus forte raison, de son
œuvre personnelle, la grammaire démotique, composée en entier de ces membra disjecta formant presque
autant de contresens que de mots. En thèse générale et à quelques exceptions près il n'y a de bon chez
lui que ce qu'il prend aux autres. Et encore ....

3 Zeitschrift de 1879, p. 17. Conf. Revue égypt., Ve année, n°s 1—2, pl. 13, n° 3, p. 105. Je viens de
faire do l'inscription démotique une nouvelle étude détaillée à mon cours et je vais la publier bientôt.

4 Voir Revue égyptologique, V° année, n° 1—2, p. 74 note.

5 Voir l'article en cours de publication que j'avais écrit pour la séance de novembre dernier de la
société d'archéologie biblique et dont je corrige en ce moment les épreuves. Ainsi, du reste, que je l'ai
dit dans un article Sur les oracles nubiens envoyé en même temps, et qui a paru dans les Proceedings de
novembre, où Bkugsch se trouve surtout à l'aise, c'est quand il n'a plus de base scientifique quelconque,
comme par exemple, dans les inscriptions en langue dite méroïtique. Mais j'espère que bientôt pour celles-ci
même on possédera une base possible, cette pierre bilingue qui nous a été signalée par les inscriptions
domotiques égyptiennes, «ce texte capital si important à trouver si l'on veut lire enfin avec certitude les
» textes méroïtiques que M. Brugsch essaie maintenant d'interpréter sans preuve et sans base » (voir Letter
upon nubian oracles).
 
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