Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Revue égyptologique — 14.1914

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Revillout, Eugène: La bibliothèque du Sérapéum d'Alexandrie
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.12248#0121

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
La bibliothèque du Séeapéum d'Alexandrie.

111

reproduit et traduit , le texte.1 Tout cela fut même conservé après la destruction des livres
qu'Amrou fit brûler dans les appareils de chauffage des bains publics.

Je renvoie ceux que la question de la destruction de la bibliothèque d'Alexandrie in-
téresse au travail du Père Chautard, que celui-ci compte bientôt publier en entier.

1 «Quand on entre dans L'axptntoXi;, on trouve un emplacement, borné par quatre côtés égaux, en
sorte que la figure de cet édifice est celle d'un moule à faire des briques (c'est-à-dire d'un carré long).
Au milieu est une cour, environnée de colonnes et à cette cour succèdent des portiques; les portiques aussi
sont divisés par des colonnes d'une même proportion . . . Chaque portique se termine à l'angle ou aboutit
un autre portique et il y a une colonne double qui appartient en même temps à l'un et à l'autre portique,
étant la dernière d'un portique et la première d'ùn autre. En dedans des portiques, on a construit des
cabinets, les uns, qui servent à. renfermer des livres, sont ouverts à tous ceux qui veulent s'appliquer à
l'étude de la philosophie et offrent à toute la ville un moyen facile d'acquérir la sagesse; les autres avaient
été consacrés au culte des anciennes divinités. Ces portiques ont un toit, orné de dorures et les chapitaux
des colonnes sont en cuivre doré. La cour est décorée d'embellissements de différentes sortes; chaque
partie a les siens; il y a un endroit oii l'on voit les combats de Persée. Au milieu de la cour s'élève une
colonne d'une grandeur extraordinaire et qui sert à faire connaître cet emplacement; car quand on arrive
on ne saurait pas où on va, si cette colonne ne servait comme de signe pour reconnaître les chemins.
Elle fait reconnaître l'acropole tant sur terre que sur mer. Sur le chapiteau de la colonne sont placés tout
autour les éléments de tout ce qui existe.»

C'est à propos de cette colonne et de celles qui l'entouraient, toutes décrites, avec do nombreux
détails, par différents auteurs musulmans, antérieurs d'un ou deux siècles à Abd-al-latif et dont de Sacy
reproduit les témoignage p. 231 et suivantes de son ouvrage, que p. 182—183 Abd-al-latif lui-même s'ex-
prime ainsi :

«J'ai vu à Alexandrie la colonne, nommée Amoud-al-sawari (la colonne des piliers). Elle est de
granit rouge, tiquetée, qui est d'une extrême sûreté. Cette colonne est d'une grosseur et d'une hauteur sur-
prenante; je n'aurais pas de peine à croire qu'elle a soixante-dix coudées de haut, son diamètre est de cinq
coudées; elle est élevée sur une base très grande et proportionnée à ses dimensions. Sur le sommet de
cette colonne est un grand chapiteau, qui n'a être ainsi placé avec une juste précision, sans une profonde
connaissance de la mécanique et de l'art d'élever de grands poids et une extrême habileté dans la géométrie
pratique. Un homme, digne de foi, m'a assuré avoir mesuré la périphérie de cotte colonne et l'avoir trouvée
de soixante-quinze empans de la grande mesure.

«J'ai vu aussi sur les bords de la mer, du côté oii elle avoisine les murailles de la ville, plus de
quatre cents colonnes, brisées en deux ou trois parties, dont la pierre était pareille à celle dont est faite
la colonne dos piliers et qui paraissaient être à celle-ci dans la proportion d'un tiers ou d'un quart. Tous
les habitants d'Alexandrie, sans exception, assurent que ces colonnes étaient dressées autour do la colonne
des piliers; mais qu'un gouverneur d'Alexandrie, nommé Karadja, qui commandait dans cette ville pour
Youssouf, fils d'Ayyoub (Saladin), jugea, à propos de renverser ces colonnes, de les briser et de les jeter
sur le bord do la mer, sous le prétexte de rompre l'effort des flots et de mettre ainsi les murailles de la.
ville à l'abri de leur violence ou d'empêcher les vaisseaux ennemis de mouiller contre les murs. C'était agir
en enfant ou en homme qui ne sait pas distinguer le bien du mal. J'ai vu pareillement autour de la colonne
des piliers, des restes assez considérables de ces colonnes, les uns entiers, les autres brisés. On pouvait
juger encore par ces restes que ces colonnes avaient été couvertes par un toit qu'elles soutenaient. Au-
dessus de la colonne des piliers est une coupole, supportée par cette colonne. Je pense que cet édifice
était le portique oii siégeait Aristote et après lui ses disciples; et que c'était l'Académie que fit construire
Alexandre quand il bâti cette ville et où était placée la bibliothèque que brûla Amrou ben Alas avec la
permission d'Omar.»

15*
 
Annotationen