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Rocznik Muzeum Narodowego w Warszawie — 21.1977

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Sztuka starożytna
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Dobrzeniecki, Tadeusz: La croix dans la litterature et l'art paléochrétien
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https://doi.org/10.11588/diglit.19583#0156
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de Barnabę, ecrite peu apres 135, ou 1'auteur explique le chiffre allegoriąue 318, nombre des plus
f ideles sendteurs d'Abraham, en utilisant la methode — courante alors — des valeurs numerales
des diverses lettres de 1'alphabet grec qui prit vers 150 le nom de geometrie et fut classee en 32
regles exegetiques. Parmi ces regles d'arithmologie, un role specifiąue avait la decomposition
des chiffres afin d'etablir des liens entre leur contenu, expliquant ainsi le sens du chiffre compose.
Dans la Bibie, le chiffre 318 est defini comme la somme 18 + 300. Le chiffre 18 s'exprime par la
lettre I = 10 et H = 8, qui forment Fabreviation du nom de Jesus = IH. Comme la lettre T,
symbolisant la grace, exprime dans la Bibie le chiffre 300, le texte indique par les deux premieres
lettres (IH) Jesus et par la troisieme (T) la croix. II ressort de cette interpretation qu'au debut du
IIe siecle Fabreviation IH du nom, 'I^crouę etait connu. Ce fait est conforme par la decouverte
d'un papyrus avec un fragment d'evangile, se trouvant au British Museum, originaire sans doute
d'Oxyrhynchos (date par les plus eminents specialistes a la moitie du IP siecle), qui contient
egalement l'abreviation IH = 'iTjaouę. A partir de ces sources, on peut croire que Barnabę faisait
allusion a une interpretation deja connue, affirmant le Hen entre la lettre grecque T et la croix.
Une tendance a Finterpretation du chiffre 318 et en particulier 1'assimilation de la lettre T avec
le signe de la croix se remarąue aussi chez d'autres auteurs comme Clement d'Alexandrie, Pseu-
do-Cyprien, St Augustin, St Ambroise. Ce dernier affirme clairement que le chiffre 318 symbolise
la croix du Christ et en meme temps son nom: "signum Dominicae crucis et nominis". Le choix
de lettres TIH formait un monogramme mysterieux et dans Fagencement ITH —• un symbole du
Sauveur sur la croix. La croix en formę de T, appellee crux commissa, indiquait dans FAnti-
quite le centrę du Monde, la force solaire dominant tout. Pour les chretiens, c'etait un symbole
de Redemption choisi suivant la vision de St Jean dans 1'Apocalypse (7, 2.3).

La source principale de la symbolique et iconographie de la croix est le transfert de Fidee du
Createur omnipotent au Christ inspire par St Jean et St Paul. Dans la doctrine de St Jean, le
Christ — Logos incarne englobe toute la creation et, suivant St Paul, le cosmos fut ameliore
dans le corps du Christ. L'exegese paleo-chretienne illustra cette doctrine par 1'image du Christ
cloue sur la croix et englobant le monde. Dans cet acte s'exprime la symbolique cosmique de la
croix, instrument de la Passion (crux passionis) place au centrę du monde et croix celeste (crux
gloriae), squelette de l'axe du Monde qui, suivant Platon, avait la formę de la lettre X. Justin
(mort vers 165) fut le premier auteur chretien qui assimila 1'ame du monde platonicienne avec le
Logos divin et la formę de cette ame en X (Khi) avec la croix du Christ, de sens soteriologique et
symbole de la structure du cosmos.

Un second motif de la doctrine de la croix etait 1'assimilation de la croix du Christ avec
Farbre de vie et de science du Paradis. D'autre part le centrę du monde — Golgotha est en meme
temps le centrę du Cosmos. Les mosaiques absidiales de Rome et de Ravenne comportent des
images de la vision chretienne du ciel, continuation des traditions antiques. Le motif dominant
est la croix diagonale en X.

La formule cosmologique d'alors "species crucis est forma quadrata mundi" justifie la formę

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