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CÉSARÉE.

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Une ville qui a souffert les horreurs de vingt sièges, qui n'a jamais été dans l'antiquité
que l'asile momentané de princes barbares, dont toute la sollicitude était de se mettre à
l'abri des brigands qui infestaient leurs Élats, ne peut offrir aux observations de l'artiste
que bien peu de monuments dignes d'être étudiés : c'est la condition dans laquelle se
trouve Césarée. Mais elle offre en cela de l'intérêt; c'est que , depuis les temps les plus
reculés, sa physionomie n'a pas changé, et que c'est toujours la ville sans murailles,
dont le château seldjoukide a été démantelé par les sultans turcs, de peur que les pachas,
dans une velléité d'indépendance, ne se retranchassent dans son enceinte, pour se livrer,
eux aussi, aux brigandages qui, de tout temps, ont désolé la Cappadoce.

Comme chacun des anciens peuples qui ont établi leur pouvoir en Asie avait la pré-
tention de rattacher à ses annales les origines obscures des villes et des nations , les
Arméniens n'ont pas manqué à la loi commune, et prétendent que la ville de Césarée,
dont le nom primitif était Mazaca , doit sa fondation à l'un de leurs princes (,). Des écri-
vains modernes ont cru y reconnaître le nom de la grande déesse des Cappadociens, et
la ville ne devrait son origine qu'à l'agglomération des tribus autour d'un centre religieux
qui existait là depuis les premiers siècles. Josèphe (2) en attribue la fondation à Méseeh
fils de Japhet. Philostorgus prétend qu'elle s'appela d'abord Maza, du nom de Mozoch,
chef cappadocien.

Il ne nous reste d'ailleurs pour éclaircir ces faits aucun texte positif, et la première
mention, je crois, qui soit faite de Mazaca, se trouve dans Strabon, qui écrivait précisé-
mentà l'époque où la Cappadoce fut réduite en province, et où l'antique capitale avaitdéjà
perdu son nom, pour prendre une dénomination romaine. La singularité de la position de
la ville, et les nombreux phénomènes volcaniques qui se manifestent aux environs,avaient
assez intéressé l'écrivain romain, pour qu'il consentît à faire de cette ville une descrip-
tion détaillée et remplie d'intérêt au point de vue géologique. Il explique , selon son
opinion, l'absence complète de murailles; mais après avoir considéré combien la contrée
était exposée à l'action des feux souterrains, il me semble naturel de penser que la
sécurité personnelle des habitants devait les porter à ne pas s'enfermer dans une enceinte
fortifiée, pour qu'au moment d'un tremblement de terre, toujours prévu, ils pussent au
moins préserver leurs vies par une fuite prompte et facile.

(,) Voyez ci-dessus, pag. 9; Moise Choren, I, XIII. <2) Ant. jud., I, chap. VI.

Tome II. '4
 
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