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https://doi.org/10.11588/diglit.4676#0169
( '67)
CYZIQUE.
Dans le temps où les voyages dans l'intérieur de l'Asie Mineure présentaient quelque
difficulté, les voyageurs qui voulaient initier les savants d'Europe aux découvertes
à faire dans ces contrées ont souvent pris pour but de leurs explorations les côtes
de la Propontide. Tous ces parages ont été décrits; mais il ne paraît pas que les re-
cherches des antiquaires aient jamais été plus fructueuses que dans le territoire de
l'ancienne Cyzique. Tous les cabinets de l'Europe possèdent quelque inscription tirée
des ruines de cette ville célèbre ; la collection apportée du Levant en France dans
l'année 1749? et achetée par les soins dePeysonnel, alors consul à Smyrne, peut à bon
droit passer pour la plus complète et la plus intéressante de toutes.
Au commencement de mon séjour en Orient, lorsque je pensais que j'aurais le loisir
de visiter toutes les places où j'espérais observer quelques vestiges d'antiquité,
je n'ai pas voulu laisser de côté une ville qui avait fourni aux édifices de Cons-
tantinople tant de colonnes et de fragments précieux. Il restait d'ailleurs à déterminer
si, dans la montagne qui forme le centre de la presqu'île, je ne trouverais pas quelque
vestige apparent du temple de la Mère des dieux. Ces recherches n'ont pas été cou-
ronnées de succès ; ce ne sont pas toujours les résultats les plus étendus qui m'ont
donné le plus de peine à recueillir. Le plan lopographique de la ville et la carte du
golfe, levés avec le concours des officiers de la Mésange, exigeaient un trop grand nombre
de détails pour que je pusse les faire entrer dans l'atlas; j'ai été obligé de renoncer à
cette publication comme à bien d'autres. Je me contente ici de donner la description
des ruines que j'ai observées.
L'île de Cvzique appartient au petit archipel qui occupe le milieu sud de la mer de
Marmara, Toutes ces îles ont été formées dans la même période géologique. Le soulève-
ment du granit a fait surgir le marbre blanc, et en quelques endroits le calcaire schis-
teux • c'est dire que ce soulèvement appartient à l'époque de transition. Le granit et le
calcaire se retrouvent comme je l'ai dit, dans les montagnes de la côte, et paraissent
se rattacher aux contre-forts inférieurs du mont Ida. Les parties de cette montagne que
j'ai visitées sont de «meiss et de micaschiste; les volcans n'apparaissent que sur son
revers sud.
Mais ces crêtes sont la limite du terrain primordial, car toute la côte de l'Hel-
lespont, ainsi que les terrains de la plaine de Troie jusqu'au promontoire Lectum
(Baba), appartiennent au système tertiaire très-récent. Je ne parle pas ici des atterris-
sements considérables qui ont changé la forme des côtes, et qui peuvent être rangés
parmi les terrains contemporains. Le détroit qui séparait du continent l'île de Cyzique
a d'abord été assez considérable ; mais peu à peu les terres charriées des montagnes de
part et d'autre ont rétréci cet espace, de manière que les anciens ont pu y jeter un
CYZIQUE.
Dans le temps où les voyages dans l'intérieur de l'Asie Mineure présentaient quelque
difficulté, les voyageurs qui voulaient initier les savants d'Europe aux découvertes
à faire dans ces contrées ont souvent pris pour but de leurs explorations les côtes
de la Propontide. Tous ces parages ont été décrits; mais il ne paraît pas que les re-
cherches des antiquaires aient jamais été plus fructueuses que dans le territoire de
l'ancienne Cyzique. Tous les cabinets de l'Europe possèdent quelque inscription tirée
des ruines de cette ville célèbre ; la collection apportée du Levant en France dans
l'année 1749? et achetée par les soins dePeysonnel, alors consul à Smyrne, peut à bon
droit passer pour la plus complète et la plus intéressante de toutes.
Au commencement de mon séjour en Orient, lorsque je pensais que j'aurais le loisir
de visiter toutes les places où j'espérais observer quelques vestiges d'antiquité,
je n'ai pas voulu laisser de côté une ville qui avait fourni aux édifices de Cons-
tantinople tant de colonnes et de fragments précieux. Il restait d'ailleurs à déterminer
si, dans la montagne qui forme le centre de la presqu'île, je ne trouverais pas quelque
vestige apparent du temple de la Mère des dieux. Ces recherches n'ont pas été cou-
ronnées de succès ; ce ne sont pas toujours les résultats les plus étendus qui m'ont
donné le plus de peine à recueillir. Le plan lopographique de la ville et la carte du
golfe, levés avec le concours des officiers de la Mésange, exigeaient un trop grand nombre
de détails pour que je pusse les faire entrer dans l'atlas; j'ai été obligé de renoncer à
cette publication comme à bien d'autres. Je me contente ici de donner la description
des ruines que j'ai observées.
L'île de Cvzique appartient au petit archipel qui occupe le milieu sud de la mer de
Marmara, Toutes ces îles ont été formées dans la même période géologique. Le soulève-
ment du granit a fait surgir le marbre blanc, et en quelques endroits le calcaire schis-
teux • c'est dire que ce soulèvement appartient à l'époque de transition. Le granit et le
calcaire se retrouvent comme je l'ai dit, dans les montagnes de la côte, et paraissent
se rattacher aux contre-forts inférieurs du mont Ida. Les parties de cette montagne que
j'ai visitées sont de «meiss et de micaschiste; les volcans n'apparaissent que sur son
revers sud.
Mais ces crêtes sont la limite du terrain primordial, car toute la côte de l'Hel-
lespont, ainsi que les terrains de la plaine de Troie jusqu'au promontoire Lectum
(Baba), appartiennent au système tertiaire très-récent. Je ne parle pas ici des atterris-
sements considérables qui ont changé la forme des côtes, et qui peuvent être rangés
parmi les terrains contemporains. Le détroit qui séparait du continent l'île de Cyzique
a d'abord été assez considérable ; mais peu à peu les terres charriées des montagnes de
part et d'autre ont rétréci cet espace, de manière que les anciens ont pu y jeter un