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( ï66 )

que celui de Priapus, et les habitants de cette dernière ville furent peu à peu transférés
à Parium. Deux inscriptions recueillies par Spon (1) lui donnent le titre de colonie ro-
maine, et l'empereur Marc-Aurèle y fit de grands travaux, ce qui lui valut le titre de
fondateur, Ktiottiç, souvent décerné dans les inscriptions à des proconsuls et à d'autres
magistrats. On reconnaît encore les ruines de la ville dans le lieu nommé Kamares;
les murs étaient construits en blocs de marbre sans mortier. Un grand nombre d'édi-
fices enfouis, des restes d'aqueducs et de citernes témoignent qu'elle jouit d'une cer-
taine importance jusqu'à la chute de l'empire.

Lampsaque commandait l'entrée de l'Hellespont; elle était pourvue d'un bon port et
renommée par la fertilité de son territoire. La fondation de Lampsaque remonte aux
temps fabuleux antérieurs aux premières migrations européennes ; son premier nom était
Pityaessa. Les deux frères Phobus et Blepsus, nés à Phocée et descendants de Godrus,
pendant leur séjour à Parium, rendirent service au roi Mandron, qui régnait à Pityaessa.
Ce prince engagea les deux frères à envoyer dans ses Etats une colonie grecque, qui
vint en effet s'établir sous la conduite de Phobus. Menacés d'une trahison de la part
des Bebrices, ils furent sauvés par Lampsacé, fille du roi, et en reconnaissance de cet
événement, ils donnèrent à la ville de Pityaessa, dont ils s'étaient rendus maîtres, le
nom de Lampsaque (2). La population de cette ville s'était augmentée des ruines de Pcesus,
située entre Lampsaque et Parium. Le culte du dieu Priape y était aussi répandu qu'à Pria-
pus même; et, en effet, toutes ces villes jouissaient de l'abondance des fruits de la terre.
Les coteaux étaient couverts de vignobles, et cette culture s'est perpétuée jusqu'à nos
jours. Le soulèvement des Ioniens attira sur Lampsaque la vengeance des Perses; con-
quise par Grésus, elle parvint à conserver sous ses descendants une sorte d'autonomie.
Après la bataille de Mycale, elle devint tributaire d'Athènes, et malgré les tentatives
de ses habitants pour recouvrer leur indépendance, elle resta en cet état jusqu'au mo-
ment où Alexandre vint attaquer l'empire des Perses. Son heureuse situation lui permit
de conserver un rang distingué parmi les villes d'Asie jusqu'au déclin de l'empire; mais
son nom seul est parvenu jusqu'à nous : car on chercherait en vain dans le moderne
village de Lampsaki quelque ruine qui attestât son ancienne magnificence. Dans le
commencement du dernier siècle, on y voyait cependant encore quelques antiquités,
et Wheler a observé des ruines qui n'existent plus de nos jours ; il observa plusieurs
colonnes de marbre et quelques inscriptions qui dataient du temps des Antonins. L'usage
de faire des boulets de marbre, qui s'est perpétué pendant trois siècles chez les Turcs,
a été plus pernicieux pour les villes de la Propontide que tous les ravages qu'elles
avaient subis antérieurement. Aujourd'hui, depuis Moudania, l'ancienne Apamée, jusques
y compris Alexandria Troas, il n'existe pas un bloc de marbre ancien. Cependant les
Turcs avaient sous la main l'île de Marmara et ses inépuisables carrières; on ne com-
prend pas qu'ils aient préféré établir avec beaucoup de peine des ateliers partiels dans
vingt localités différentes.

La situation des autres villes de l'Hellespont, plus ou moins controversée par les
voyageurs, n'offre plus de monuments qui permettent d'asseoir un jugement certain.
Déjà, chez les anciens, les noms des fleuves et la situation d'un grand nombre de villes
étaient un sujet de discussion interminable, et les écrits des voyageurs qui se sont spé-
cialement occupés de la topographie de la Troade ont donné à ce sujet tous les éclair-
cissements qu'on peut raisonnablement espérer.

(i)

Spon, Voyages, l, p. 173. (2) Plutarcb., de Virt. mul., 18.
 
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