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https://doi.org/10.11588/diglit.4676#0063
LE MONT ARGÉE.
Le mont Argée forme le centre d'un soulèvement qui couvre plusieurs myriamètres
carrés, mais ne se rattachant en rien au système de collines qui n'appartiennent pas à
la formation volcanique. Vu de la ville de Césarée, son sommet , toujours couvert de
neige, domine un grand nombre de petites montagnes, affectant toutes la même forme,
celle d'un dôme arrondi, résultat d'éruptions partielles qui se sont fait jour sur le flanc
de la montagne. Toute la plaine, ainsi que je l'ai dit, est composée de tufs et de cendres;
mais du moment que le terrain commence à s'élever, on aperçoit dans les ravins les
fragments de basalte et de porphyre qui annoncent que les régions supérieures ne sont
pas formées de roches aussi récentes. Du côté du nord, la montagne s'élève sur différents
plateaux, sur chacun desquels on compte plusieurs dômes qui, s'ils étaient isolés, se-
raient regardés comme des montagnes. Au sud-est de la ville, la première éminence que
l'on rencontre porte le nom d'Ali-Dagh ; sa forme est parfaitement conique, et pour arriver
au sommet, il faut décrire sur ses flancs une route en spirale. Toute cette montagne est
de porphyre; elle est couronnée par un triple cône de même nature. Son élévation au-
dessus du niveau de la plaine n'a pas plus de quatre cents mètres, et la roche qui la
compose est tellement compacte, qu'une végétation chétive peut à peine s'y attacher au
Commencement du printemps. Le village de Talas avait autrefois un monastère grec,
dont les moines desservaient une petite chapelle bâtie au sommet entre les trois cônes;
mais «à l'époque de la révolution grecque, ce monument fut détruit; il ne reste plus que
quelques ruines et une grande citerne creusée au milieu de la vallée supérieure : elle est
destinée à rassembler les eaux de neige , car il n'y a pas de source en cet endroit.Les Grecs
appellent encore ce volcan la montagne de Saint-Basile, en souvenir de l'église qui y était
élevée.
Ali-Daghest séparée du pied de la montagne par une plaine inclinée dans laquelle sont
situés plusieurs villages, et notamment celui de Zinzidéré, qui a un grand monastère. Toute
la pente septentrionale du mont Argée est aujourd'hui dépourvue de bois, quoiqu'elle en
ait été couverte dans l'antiquité. Ce n'est pas que la terre végétale manque dans les envi-
rons, caries villages sont entourés de nombreuses cultures; mais ici comme partout dans
l'Asie Mineure, le mauvais aménagement des bois et l'incurie des habitants ont anéanti
cette source de richesses. Toutes les eaux de cette partie de la montagne se réunissent
Tome II.
i(i
Le mont Argée forme le centre d'un soulèvement qui couvre plusieurs myriamètres
carrés, mais ne se rattachant en rien au système de collines qui n'appartiennent pas à
la formation volcanique. Vu de la ville de Césarée, son sommet , toujours couvert de
neige, domine un grand nombre de petites montagnes, affectant toutes la même forme,
celle d'un dôme arrondi, résultat d'éruptions partielles qui se sont fait jour sur le flanc
de la montagne. Toute la plaine, ainsi que je l'ai dit, est composée de tufs et de cendres;
mais du moment que le terrain commence à s'élever, on aperçoit dans les ravins les
fragments de basalte et de porphyre qui annoncent que les régions supérieures ne sont
pas formées de roches aussi récentes. Du côté du nord, la montagne s'élève sur différents
plateaux, sur chacun desquels on compte plusieurs dômes qui, s'ils étaient isolés, se-
raient regardés comme des montagnes. Au sud-est de la ville, la première éminence que
l'on rencontre porte le nom d'Ali-Dagh ; sa forme est parfaitement conique, et pour arriver
au sommet, il faut décrire sur ses flancs une route en spirale. Toute cette montagne est
de porphyre; elle est couronnée par un triple cône de même nature. Son élévation au-
dessus du niveau de la plaine n'a pas plus de quatre cents mètres, et la roche qui la
compose est tellement compacte, qu'une végétation chétive peut à peine s'y attacher au
Commencement du printemps. Le village de Talas avait autrefois un monastère grec,
dont les moines desservaient une petite chapelle bâtie au sommet entre les trois cônes;
mais «à l'époque de la révolution grecque, ce monument fut détruit; il ne reste plus que
quelques ruines et une grande citerne creusée au milieu de la vallée supérieure : elle est
destinée à rassembler les eaux de neige , car il n'y a pas de source en cet endroit.Les Grecs
appellent encore ce volcan la montagne de Saint-Basile, en souvenir de l'église qui y était
élevée.
Ali-Daghest séparée du pied de la montagne par une plaine inclinée dans laquelle sont
situés plusieurs villages, et notamment celui de Zinzidéré, qui a un grand monastère. Toute
la pente septentrionale du mont Argée est aujourd'hui dépourvue de bois, quoiqu'elle en
ait été couverte dans l'antiquité. Ce n'est pas que la terre végétale manque dans les envi-
rons, caries villages sont entourés de nombreuses cultures; mais ici comme partout dans
l'Asie Mineure, le mauvais aménagement des bois et l'incurie des habitants ont anéanti
cette source de richesses. Toutes les eaux de cette partie de la montagne se réunissent
Tome II.
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