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KO NI EH.

Le versant des plateaux qui s'appuient sur Je contre-fort septentrional des montagnes
de l'Isaurie, est dirigé vers la grande plaine de Konieh, dont la disposition en bassin
sans issue u'offre aucun écoulement aux eaux hivernales. En reprenant la route de
Gassaba, et se dirigeant vers Ismil, on traverse plusieurs ruisseaux dont le plus consi-
dérable porte, comme je l'ai dit, le nom de Perchembeh-Sou. La plupart de ces petits
torrents sont à sec pendant l'été; mais, à l'époque de la fonte des neiges, ils roulent un
volume d'eau considérable qui se réunit au fond de la plaine, et forme un lac que
tous les voyageurs désignent sous le nom de lac de Konieh, mais dont l'étendue, selon
eux, varie, depuis une lagune de peu d'importance, jusqu'à un lac de plusieurs lieues
carrées de surface.

C'est qu'en effet, selon la saison, la plaine de Konieh est complètement inondée, ou
seulement humectée par un petit marais où un troupeau de buffles trouve à peine
l'espace suffisant pour se vautrer.

Au moment de mon passage, dans le courant de septembre, le lac était réduit à ses
plus minimes proportions; mais le colonel Leake, traversant la contrée au mois de mars,
signale cette étendue d'eau comme très-considérable.

On peut citer plusieurs localités, entre autres le lac Yéni-Cheher et celui d'Antioche,
comme sujets à des crues qui ont souvent embarrassé les géographes pour déterminer
leur périphérie véritable. Ils sont encore plus fréquents en Afrique, où les indigènes
les désignent sous le nom de sebha. Ce sont presque toujours des marais salants, comme
nous en retrouverons un dans le Touzla-Gheul, ou Tatta-Palus, dont j'ai déjà parlé, mais
la salure des terres, que l'on observe dans toute la partie orientale de la Cappadoce,
n'est pas sensible dans celles qui environnent Konieh; aussi, ce grand lac conserve-t-il
en tout temps les eaux douces qu'il reçoit, lesquelles ne contribuent pas peu à l'extrême
fertilité du pays, mais qui le rendent, en revanche, très-malsain pour les habitants : les
fièvres d'automne y sont pernicieuses.

J'attribue à cette cause la dépopulation complète des villages qui étaient nombreux
autrefois, et qui aujourd'hui s'écroulent dans l'abandon; les nomades seulement viennent,
à une certaine époque de l'année, y planter leurs tentes noires, et y faire séjourner leurs
troupeaux.

Les bourgs d'ismil et de Schoumra, entourés de grands arbres, ont conservé quelques
habitants fixes; mais toute la plaine ne présente au loin qu'une prairie sans fin, où
le mirage manifeste ses phénomènes trompeurs.

Tel est le pays qu'on traverse pendant deux journées, avant d'arriver à la capitale de
l'empire seldjoukide, l'une des plus importantes de l'empire ottoman, et dont les champs
venaient d'acquérir une célébrité récente par la bataille livrée aux Turcs par les troupes
de Méhémet-Ali, qui étaient restées victorieuses.
 
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