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M ILE T.

TEMPLE DES BRANCHYDES.

Les limites de l'Ionie, qui étaient bien déterminées du côté du nord par le cours de
l'Hermus, formaient au contraire du coté du sud des sinuosités dont il est assez diffi-
cile de suivre le parcours. En effet, tout le pays situé au delà du Méandre, et qui est
compris dans les limites naturelles de la Carie, a été conquis par les Ioniens sur les
C a riens et les Léléges, et les villes qu'ils ont occupées sont restées comme une enclave
dans le pays des Gariens.

L'Ionie s'étendait jusqu'au cap Posidium, où se trouvait le temple le plus renommé
de toute la contrée; mais, à partir de ce point, il nous serait impossible de suivre d'une
manière à peu près certaine les limites de la province du coté de l'est. L'ancien rivage de
la mer était occupé par plusieurs villes qui sont aujourd'hui fort avant dans l'intérieur
des terres. Héraclée du Latmus se montre sur le bord d'un lac. Myus a tout à fait dis-
paru sous les atterrissements, et Milet, la capitale, est au milieu d'une vaste plaine;
en vain on cherche l'ombre de ses anciens établissements maritimes.

Ainsi, au peu de précision des anciens auteurs sur cette partie de la province, il faut
ajouter les changements incroyables qui ont eu lieu par l'action des eaux. On ne doit
donc pas être étonné si le pays présente une physionomie toute différente de celle qu'il
avait dans l'antiquité. Le Méandre, un des plus grands et certainement le plus célèbre
des fleuves de la presqu'île, est la principale cause de tous ces changements. Dans toute
l'étendue de son parcours, il traverse des terrains meubles, qui ne sont autre chose que
les détritus des montagnes voisines. La pente considérable de la vallée donne à ses ondes
une impulsion violente, qui ronge sans cesse ses deux rives. Il se manifeste alors des
éboulemenls qui entravent le cours du fleuve; les eaux refoulées dévorent le ter-
rain contre lequel elles se trouvent poussées, et ne tardent pas à s'ouvrir un nou-
veau lit, dirigé quelquefois en sens contraire du premier. Il faut alors quelles retrou-
vent une issue vers la mer, et c'est en minant sans cesse le terrain, en errant pour
ainsi dire comme une charrue qui laboure a l'aventure, que les eaux du fleuve forment
ces mille replis qui font du Méandre le symbole des choses tortueuses. Le cours du
fleuve, tel qu'on le voit aujourd'hui, n'est pas le même qu'il était hier, et ses eaux
comme ses replis changent incessamment de lit et de direction. Cette théorie du Méandre
est, ce me semble, assez facile à comprendre : au moindre obstacle que rencontrent les
eaux, soit un éboulement, un tronc d'arbre ou un amas de roseaux, elles se creusent
un autre lit en formant des affouillements dans le terrain de la rive, qui est meuble
comme du sable. Cela ne se fait pas sans en entraîner une partie notable dans la mer;
de là les atterrissements incroyables qui se sont formés à son embouchure.
 
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