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PRÉFECTURE DE GARSAURITIS.

L'eau est si rare dans la province, que les habitants n ont d'autre ressource que des
puits d'une profondeur considérable(1). Ce caractère du pays est appliqué spécialement
par Strabon à la Lycaonie et à la Garsauritis. On peut donc en inférer que la frontière
occidentale de la préfecture de Cilicie se trouve entre INemcheher et Méléhubi.

On remarque dans ce dernier village un puits, dont la construction remonte certaine-
ment à une très-haute antiquité, car il serait au-dessus des forces de cette misérable
population d'en creuser un pareil : il est carré, a trois mètres de coté et soixante-six
mètres de profondeur; un système de treuils est installé pour descendre des barils, faits
en cuir et en bois. La corde qui s'enroule sur le treuil est en peaux d'animaux. Autour du
puits sont placées des auges en pierre volcanique, avec un couvercle également en pierre,'
qui a un orifice pour les remplir. Chaque famille possède une de ces auges; les plus
pauvres s'approvisionnent à un réservoir commun. Aucune tradition ne put me faire
connaître l'origine de ce puits : il n'y a pas d'inscription. Autant qu'on peut voir dans
.l'intérieur, il est parfaitement construit en pierres de taille. J'en ai obtenu facilement la
profondeur en mesurant un des côtés du treuil carré, sur lequel s'enroule la corde.

11 est difficile de rencontrer une analogie plus frappante entre l'état actuel de ce village
et la description que nous fait Strabon de la petite ville de Soatra en Garsauritis, où
l'eau se vendait comme elle se vend à Méléhubi. Ce n'est pas seulement en ce lieu que les
puits étaient en usage : on en rencontre dans toute la province, et leur profondeur diminue
a mesure qu'on se rapproche du sud. On ne peut rien conclure de ce fait sur la pente
générale de la Cappadoce, car il n'est pas démontré que la nappe d'eau qui passe sous la
contrée, est horizontale; mais elle a une étendue considérable. Au moment du trem-
blement de terre de Césarée , l'effet de ce phénomène s'est fait ressentir dans la plupart
des puits de la province; il y en a qui ont été mis à sec, et d'autres au contraire ont vu
leurs eaux s'élever au-dessus du niveau habituel. Ces faits m'ont été attestés par divers
habitants, et sont, en effet, d'accord avec l'action souterraine des couches terrestres. Les
tremblements de terre se manifestent le plus généralement par une ondulation du sol,
qui se communique du dedans au dehors. L'espace compris entre les diverses couches, et
qui est ordinairement occupé par les eaux, se trouvant comprimé dans un temps donné,
les eaux peuvent jaillir à la surface des puits; si, au contraire, le mouvement se fait par
un écarternent des couches, les eaux peuvent se déplacer pour un temps; c'est ainsi que
l'on a vu des sources tarir, et d'autres donner une plus grande quantité d'eau.

Le peu de dureté des roches volcaniques, qui sont presque toutes composées de scories
et de cendres agglomérées, permettrait d'opérer «à peu de frais des sondages de puits arté-
siens dans toute l'étendue de la province, et d'augmenter considérablement la richesse du
sol. Il s'agirait de déterminer la ligne d'absorption des eaux; il est probable qu'il faut la

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