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chercher dans les pentes septentrionales du Taurus, et dans les couches calcaires des
collines inférieures, qui plongent sans doute sous les tufs volcaniques de la plaine.

Non loin de Méléhubi est le village turc de Sou-Ver-Mess, dont le nom signifie « qui
ne donne point d'eau; » c'est une allusion de plus à la pénurie d'eau qui se fait sentir
dans la contrée. Aussi je ne saurais trop recommander aux voyageurs qui visiteront la
Cappadoce, de ne pas s'aventurer dans ces steppes inhospitalières, depuis le mois d'août
jusqu'au moment où les pluies de l'équinoxe de septembre ont un peu ravivé les citernes,
s'ils ne veulent s'exposer eux et leurs gens aux plus insoutenables privations qui engen-
drent des embarras sans fin.

De Méléhubi, je fis deux heures de route au sud-est pour aller visiter une vallée qui
était indiquée sur la carte par ces mots : 2oo&i-8epe<ri ôicoû 1000 ÊxxXi)0ieu. Ici le terrain forme
une plaine élevée et presque sans ondulations, qui s'étend jusqu'au pied de l'Argée ; mais
les vallées, comme celle d'Urgub, sont en contre-bas de la plaine, et on ne les aperçoit
que lorsqu'on arrive dans leur voisinage immédiat. J'ai souvent observé ce caractère topo-
graphique dans les pays asiatiques, jamais en Europe.

A l'époque de l'année où nous étions, les nomades avaient quitté les plaines, où les
pâturages sont depuis longtemps brûlés, et s'étaient retirés vers le Taurus ; de sorte que
pendant le jour la solitude était complète. Le soir, les gardiens des troupeaux de cha-
meaux paraissaient a l'horizon, et de rares caravanes d'Arméniens ou de Grecs, se ren-
dant à Césarée ou à Kara-Hissar, venaient tant soit peu animer le paysage. Les tufs gri-
sâtres commencent à reparaître, et sont presque toujours recouverts par des agglomérats
de trachytes , de laves de fusion et d'obsidienne. Les dépressions de terrain que je
rencontre servent de lit pendant l'hiver à des torrents formés par la fonte des neiges.
Leur cours paraît se diriger à l'est, mais ils sont à sec dans cette saison.

Nous apprîmes que les habitants de quelques huttes , qui se trouvent «à l'entrée de la
vallée, étaient tous partis, les uns pour Kara-Hissar, les autres pour le Yaëla. Ce contre-
temps me contraria d'autant plus que nous comptions sur eux pour prendre quelques
provisions ; nous ne pouvions dès lors faire un long séjour à Soanli-Déré. Le sol sur lequel
nous marchions n'était qu'une roche volcanique, qui offrait à peine quelques brins d'herbe
desséchée pour pâture à nos chevaux.

Nous entrâmes bientôt dans une vallée aussi aride que celle d'Urgub, et dont la forma-
tion paraît due également à l'action des eaux; mais la nature de la roche est plus
sablonneuse, et les pitons coniques ne se présentent que comme une exception; ils sont
infiniment moins réguliers que ceux d'Urgub; leurs angles sont saillants, et on remarque
qu'ils sont composés de plusieurs lits de sédiment. La vallée s'élève de part et d'autre
comme une haute muraille, découpée par des accidents bizarres, et chacun des plans est
perforé par une multitude de chapelles, de chambres et de caveaux qui auraient mérité
un examen plus détaillé; mais la nuit qui venait me contraignit de reprendre ma route
vers le sud pour gagner le village d'In-Eughi.

Deux ans plus tard, M. Hanûlton visitait en détail cette vallée, et reconnaissait l'em-
placement de l'ancienne Soandus, dont le nom, en effet, n'a subi qu'une très-faible
altération (I).

L'ancienne nécropole est située au point de jonction de deux vallées, qui sont arrosées
par un petit ruisseau; plusieurs terrasses s'élèvent successivement et sont couvertes de
débris de construction en grands blocs de pierre, de solides murailles encore en bon état

!,) Asia Minor, toni. II, 9,28.
 
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