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( 3.7 )

Une action aussi intense exercée depuis tant de siècles aurait dû dépouiller la vallée
du Méandre de toute sa terre végétale, si elle n'était pas entretenue par les mille petits
torrents qui descendent du Messogis et du Latmus, deux chaînes de montagnes qui
forment les flancs nord et sud de la longue vallée du Méandre. La première de ces
chaînes surtout, étant composée tout entière de terrains d'alluvion et de cailloux rou-
lés, se désagrège avec la plus grande facilité, et fournit les éléments aux colmate qui
entretiennent les terres de la vallée.

Le Méandre prend sa source dans un lac qu'on appelait Aulocrène, situé sur une
montagne du même nom (I); il traversait la ville de Célènes, arrosait les districts d'Apa-
mée (2), d'Euménia (3), de Bargylia (4), et, du temps de Pline, venait se jeter dans la mer
à 10 stades de Milet. Il fut appelé d'abord Anabamon (qui retourne à sa source). Méandre,
fils de Cercaphus et d'Anaxibie, sur le point de sacrifier sa mère, à la suite d'un vœu
qu'il avait fait a Cybèle, se précipita dans le fleuve et lui laissa son nom.

A l'époque romaine, Milet n'était déjà plus à l'embouchure du Méandre, et une autre
ville célèbre, Priène, qui fut fondée au bord de la mer, en était éloignée de 4o stades
quand Pline écrivait. Le golfe de Milet se fermait peu a peu , et finit par être converti
en un lac d'eau saumâtre, qui porte aujourd'hui le nom de Oufa-Bafi ; sa longueur est
de deux lieues environ.

MILET.

Milet, la capitale de l'Ionie, est aujourd'hui à deux lieues et demie de la mer; et,
dans l'état de ruine et d'abandon où elle se trouve, on aurait peine à y reconnaître une
des villes les plus célèbres de l'antiquité.

Elle était située sur la rive gauche du Méandre, et par conséquent dans le territoire
propre de la Carie ; elle fut fondée par les Cariens, venus de l'île de Crète sous la con-
duite de Sarpédon, qui lui donnèrent le nom de Milet, une des villes de la Crète. Plus
tard, les Ioniens, conduits par Nélée, s'emparèrent de cette place, en chassèrent les
Cariens et. les Léléges, et fondèrent une autre ville de même nom dans le voisinage
de la première (5). Milet était bâtie dans la plaine et loin des montagnes. Son voisinage
de la mer Ionienne, ses quatre ports, et l'esprit aventureux de ses citoyens, ne tardè-
rent pas a lui faire prendre le premier rang parmi les villes de la côte. Colonisée par
les Cariens, par les Athéniens et par les Ioniens, elle se trouvait avoir ainsi des alliances
puissantes, qui lui permirent de répandre au loin le surcroît d'une population qui s'augmen-
tait sans cesse. La politique savante qu'elle mettait dans l'établissement de ses colonies,
a fait citer son gouvernement comme un modèle chez les anciens.

La mer Noire, la Propontide, l'Hellespont et les îles de la Grèce ont vu en même
temps fleurir une multitude de villes fondées par cette métropole. Comme son territoire
était peu étendu, on doit penser que le commerce, plutôt que l'agriculture, nourrissait
ses habitants. On s'étonne, dans toute cette période de l'histoire grecque de l'Asie, d'en-
tendre si rarement parler des Phéniciens, dont le commerce, à cette époque, était à son
apogée (6).

(,) Pline, liv. V, chap. XXIX. M<Wo;. — Pline, liv. V, ch. XXIX.

(2) Tite-Live, liv. XXXVIII, chap. XIII. (6) Le roi de Perse eut la pensée de transporter des

(3) Jsehckli. Phéniciens dans la ville de Milet; c'est du moins le mo-

(4) Geuverginlik ^ c'e 'a révolte d'Hystiée.

(5) Strabon, liv. XIV, p. 634. —Etienne deByzance,

Tome II.

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