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( "4i )

On comprend que, dans cette vaste étendue de pays, les anciens aient choisi, pour
y établir une ville,le seul point où s'élèvent des collines qui donnent naissance à quel-
ques sources. Elles forment un ruisseau qui va se perdre dans les steppes, et qui coule
à proximité de la ville. On pouvait, en cas de siège, s'en servir pour remplir les fossés.

Le nom d'Iconium, qui s'est conservé presque sans altération, remonte aux temps
fabuleux de la fondation de cette ville. Les Grecs racontent que Persée, étant venu en
Lycaonie, suspendit à une colonne la tête de Méduse; le bourg fut appelé dans la suite
la. ville de l'image. Il acquit bientôt une étendue considérable, et devint célèbre plus tard
par le passage des dix mille(1). Strabon(2) en fait mention comme d'une ville petite, mais
bien habitée, située dans une contrée fertile, au nord de la Lycaonie. Elle devint sous
Tibère la propriété de Polémon(3). Sous Trajan, elle avait acquis une grande importance;
elle était, en effet, la résidence d'une multitude de Juifs et de Grecs : aussi, lorsque
saint Paul vint répandre le christianisme dans la Gappadoce, il s'arrêta à Iconium, oii
il prêcha les Gentils. Les Actes des apôtres(4) nous apprennent que saint Paul et Barnabe,
chassés par un soulèvement des Juifs de la ville d'Antioche de Pisidie, se retirèrent à
Iconium. Là, ils prêchèrent dans la synagogue, et s'exprimèrent dans le langage du pays.
Ce passage prouve que la langue indigène n'avait pas été complètement remplacée par la
langue grecque. Obligés de se retirer, ils continuèrent leur mission dans les autres villes
de la Lycaonie. Ces faits, importants pour l'histoire de la primitive Eglise, attirèrent
bientôt dans les murs d'Iconium un grand nombre de néophytes. Erigée en patriarcat,
elle commandait aux quatorze principales villes de la Lycaonie. Néanmoins on trouve
peu de monuments de cette époque glorieuse pour l'Eglise chrétienne, et la ville ac-
tuelle n'appelle l'attention de l'antiquaire que par les mosquées élevées sous le règne
du sultan Ala-Eddyn le Grand, dans le xne siècle.

L'histoire de Ivonieh serait celle de toute la dynastie seldjoukide; mais nous n'avons
dans notre littérature européenne que des fragments fort incomplets relatifs à cette
époque. L'étude plus approfondie des auteurs orientaux, le recueil des nombreuses
inscriptions arabes qui couvrent les monuments, permettront sans doute, un jour,
d'ajouter des faits nombreux à ceux que j'ai rapidement retracés dans l'aperçu histo-
rique de la Gappadoce.

La plupart des inscriptions enclavées dans les murailles sont mutilées ou illisibles;
on en reconnaît un grand nombre de sépulcrales et des temps chrétiens. Le monument
que je rapporte ici est déjà connu. C'est un des plus importants de la ville d'Iconium;
il paraît en résulter que, sous les empereurs Néron et Claude, cette ville faisait déjà
partie de la province de Galatie.

(» Cyrop., Liv. I. <3) Liv- v, chap. XXVII.

m XII, r>68. W XIV'1-

Tome II.

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