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( 62 )
en un ruisseau qui arrose la plaine de Césarée et se jette dans la rivière de Sarmousacli ;
son affluent supérieur passe à Sourp-Garabed, et s'appelle la rivière du Pacha. La pre-
mière région des dômes est séparée du corps de la montagne par des escarpements qui
rendent difficile toute ascension de ce côté; bien plus : les Grecs et les Arméniens de
Césarée m'avaient témoigné une répugnance invincible à m'accompagner jusqu'au
sommet. La mort d'un missionnaire américain qui avait tenté l'excursion était encore
récente. Le supérieur du monastère de Zinzidéré lui avait donné un guide inexpérimenté
qui le quitta pendant la route; parvenu au pied du pic, l'étranger ne put aller plus loin,
et, en revenant sur ses pas, il roula longtemps sur la neige; descendu dans une région
moins froide, il fut surpris par la pluie : tant de fâcheux contre-temps lui occasionnèrent
une pleurésie dont il mourut. 11 est enterré dans l'église grecque du village d'Endourlouk.
Mais les Grecs restaient convaincus qu'il était mort étouffé par le manque d'air, et nul
n'aurait voulu m'accompagner, quand même ma santé m'eût permis de tenter l'entreprise.
Je me contentai d'examiner la nature des roches à la base du volcan, et de recueillir quel-
ques fragments détachés du sommet et roulés dans les eaux du torrent. Les laves de
fusion proprement dites,celles qui forment de véritables coulées, ne dépassent pas le tiers
inférieur de la montagne; elles alternent avec les tufs et les scories terreuses qui com-
posent la surface de quelques dômes. Les tufs atteignent une hauteur encore moindre,
et, dans les parties qui présentent des ruptures verticales, on reconnaît au-dessous des
roches, le basalte noir, identique avec celui d'Albano, et qui est employé pour paver la
ville de Rome. En remontant le ruisseau nommé Déli-Tchai, qui passe «à Zinzidéré, on ne
trouve plus dans son lit que des roches dont le caractère est de former des masses com-
pactes sans coulée apparente, comme les trachytes et les porphyres.

En i83y , M. Hamilton (,) parvint à exécuter l'opération difficile de l'ascension de l'Argée.
Traversant les contre - forts orientaux de la montagne, il s'éleva insensiblement jusqu'au
village d'Everek-Keui, situé sur la côte méridionale du mont Argée, et à six heures
de marche de Césarée, où il prit des guides et une escorte. Déjà à cette hauteur les
blocs de trachyte étaient très-abondants, et, plus il avançait, plus la nature de la roche
paraissait indiquer des éruptions anciennes. Le premier plateau au pied du pic, à deux
milles et demi d'Evereck, est supporté par des collines de basalte noir. Il observa de ce
côté une colline conique formée de sable et de cendres, avec une portion de cratère, prove-
nant d'une éruption qui s'est ouverte sur le plateau basaltique.

Dès que l'on commence à monter le véritable pic de l'Argée, on ne trouve plus que
des roches trachytiques et du porphyre. La neige qui, du côté de Césarée , descend au
mois d'août jusqu'au pied du cône, se présente du côté du midi en moindre abondance,
et toute la pente de la montagne est beaucoup moins abrupte. La hauteur calculée baro-
métriquement par M. Hamilton est de 3961 mètres. Du côté de l'ouest, la montagne pré-
sente une déclivité beaucoup plus rapide; et en franchissant les pentes inférieures pour
se diriger vers Ingé-Sou , on laisse «à sa gauche de hauts rochers, dont la surface est
tout à fait verticale, et qui de loin paraissent inaccessibles. La coupe du mont Argée,
envisagée du côté du nord-ouest, se présente comme une suite de cônes, dont la hauteur
diminue successivement jusqu'au niveau de la plaine. De ce côté, on observe beaucoup
de laves de fusion qui recouvrent des tufs. Les eaux du versant occidental du mont Argée
se réunissent pour former un ruisseau qui coule au milieu de vallons, tantôt riches et
cultivés, tantôt sauvages et incultes. Dans ces vallées, les rochers s'élèvent verticalement

(I) Hamilton, Researclies , volume II, page 270.
 
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