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( #8 ) •
pont, et plus lard les remous des deux golfes ont amoncelé des algues et des galets
qui ont fini par combler ce détroit, et par le changer en un isthme qui a aujourd'hui
un mille et demi de large.

Strabon (1) paraît insister singulièrement sur cette particularité que la montagne qui
forme le centre de file n'a qu'un sommet. Vue du côté de la ville, elle se présente en
effet comme un cône légèrement aplati sur ses flancs; mais dans son travers, ce cône
se divise en plusieurs groupes, dont l'un domine la ville d'Artace. On conçoit combien
ces puériles subtilités sont faciles à réfuter : aussi les historiens tels que Philostepha-
nus (2) peuvent également être regardés comme exacts. Le sommet de la montagne est
couvert de bois, ou plutôt de broussailles, parmi lesquelles se remarque l'arbousier, le
térébinthe, le chêne, le laurier et l'olivier sauvage. Nous avons vainement parcouru
les vallons supérieurs, et questionné tous les bergers que nous avons rencontrés; nous
n'avons obtenu aucun indice de ruines qui auraient pu exister dans les lieux élevés de
la montagne, où les anciens plaçaient le temple de la Mère des dieux. Partout nous
avons retrouvé le granit comme base du sol; le marbre calcaire gris n'apparaît que
dans les contre-forts du côté du village d'Axtaki, et compose presque entièrement les
deux rochers, dont l'un porte spécialement le nom de l'île d'Artace.

Indépendamment des deux grands ports formés par le golfe d'Artaki et celui de Ha-
mamli, à l'est et à l'ouest du nouvel isthme, l'île deGyzique en a deux autres, l'un appelé
Tarrhodia, ou plutôt Rhodia( rà PwSwt) ( les Grenades), où peuvent se réfugier les petits
bâtiments pendant les orages, si fréquents sur la Propontide. Nous y avons mouillé
avec la Mésange pendant les coups de vent de l'équinoxe de i835. Le fond est de bonne
tenue; mais les cartes marines étaient alors fort inexactes; on ne pouvait trouver ce port
qu'à l'aide d'un bon pilote. L'autre port, situé à l'est de la presqu'île, portait ancien-
nement le nom de Panormo, qui lui est commun avec un grand nombre d'autres ports
en Asie et en Europe. Aujourd'hui les bâtiments n'y mouillent plus. Le nouveau village
porte le nom de Erméni-Keui ; on y trouve quelques antiquités.

Pendant les trois jours que je passai au mouillage de Tarrhodia, je descendis plu-
sieurs fois à terre, pour reconnaître la nature des roches qui contournent le golfe. Par-
tout je rencontrai le granit, et de loin en loin seulement j'observai quelques schistes
qui plongent sous les eaux. Dans cette partie de l'île on observe une chaîne subor-
donnée à la montagne principale, qui permettrait à un observateur de multiplier à son
gré les sommets du mont Dindyme. Le village, de même nom que le port, offre quel-
ques débris qui proviennent de monuments byzantins. Je n'observai pas d'inscrip-
tions.

Le 17 avril, le temps étant devenu plus favorable, nous quittâmes le port de Tar-
rhodia pour aller mouiller à Arlaki, l'ancienne Artace. Cette ville, voisine de Cyzi-
que, et qui en était comme l'avant-port, remonte à une très - grande antiquité; elle
est mentionnée deux fois par Hérodote (3), et notamment dans la guerre des Perses.
Les Phéniciens, dit-il, après avoir mis le feu dans tous les lieux qui avaient été aban-
donnés par leurs habitants, se portèrent sur Proconnèse et Artace, et brûlèrent ces
deux villes (4). La montagne qui domine le port et l'îlot voisin portaient aussi le nom
d'Artace. (5). C'était, dit-il, une colonie des Milésiens; elle était distante d'un stade de

(,) XII, 575. C3) Liv. IV, ch. Ill,i4.

(2) Ap. Schol. Apollon., lib. I, vers 985. Voy. la trad. w Liv. VI, ch. XXXIII.

franc, de Strabon , tom. IV, page 117. (5) Strabon , XII, 5n6.
 
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