.( 7« )
œil européen; et au milieu de ces rués tracées à l'aventure, s'élèvent des cônes de
pierre, blancs comme la neige, et qui finissent aux environs de la ville par devenir tel-
lement nombreux, que la circulation est extrêmement difficile dans la vallée. La hauteur
de ces cônes varie depuis quelques mètres jusqu'à une hauteur de plus de cent mètres.
Ils sont généralement assez réguliers. On en observe cependant qui ont un double som-
met , mais qui du reste paraissent soumis à la même loi qui a présidé à la formation de
cetle singulière vallée. Les cônes qui sont dans l'intérieur de la ville ont presque partout
reçu l'empreinte du ciseau; quelques-uns ont été taillés en pyramide quadrangulaire. ,11
paraît probable que la ville moderne a été formée par quelques familles qui s'installèrent
dans les nombreuses et vastes chambres qui leur offraient un asile commode. On cons-
truisit ensuite quelques maisons pour agrandir cette cité troglodyte, qui prospéra sous
la protection d'un émir, dont le château se voit encore en ruine au-dessus de la ville;
car le sol ingrat sur lequel elle est assise, est couvert dans toute la plaine environnante
par une épaisse couche de terre végétale, dont la fertilité compense amplement, aux yeux
des habitants, le déplaisir d'habiter des lieux aussi sauvages. En effet, les plateaux qui
environnent Urgub offrent aux troupeaux des pâturages abondants, aux laboureurs de
belles moissons, et aux fermiers des fruits de toute espèce, qu'ils exportent, frais ou
séchés, jusqu'à Gésarée, qui les envoie à Gonstantinople.
Après avoir payé son tribut de surprise à un lieu qui offrirait au pinceau du peintre
des tableaux variés, la première pensée qui vient à l'esprit, est de chercher l'explication sa-
tisfaisante de ce phénomène. En observant attentivement la formation des cônes dans une
partie quelconque de la vallée, on reconnaît une loi constante, c'est que les cônes les moins
élevés sont toujours sur la pente du ravin , tandis que ceux qui occupent le centre sont
les plus hauts; de plus, si l'on observe dans la masse latérale quelque teinte occasionnée
par une veine oblique à l'horizon, cette veine ou ce lit se répétera sans interruption sur
tous les cônes du voisinage, de manière à prouver que, dans le principe, toute cette
masse de terre et de pierres était parfaitement compacte, et que c'est à l'érosion des eaux
qu'il faut attribuer l'origine de ces cônes. Ils sont tous composés d'une roche à base de
ponce réunie par un ciment naturel, dont la propriété est de se décomposer en cône par
l'action des eaux.
Parmi les tombeaux que l'on observe dans l'enceinte de la ville, il en est un très-
remarquable, en ce que, taillé dans le roc, il offre dans sa façade deux étages d'arcades
qui surmontent trois portes d'égale dimension; elles sont séparées par des pilastres, et
celle du, milieu est couronnée d'un fronton tout à fait dans le goût byzantin. Les quatre
pilastres du rez-de-chaussée se répètent à chaque étage, et le couronnement de l'édifice
rappelle plutôt le style égyptien que l'architecture grecque Les portes, qui sont sembla-
bles, sont au nombre de trois. Chacun des étages est composé d'un certain nombre d'arca-
des, et surmonté d'un arc en fer à cheval, dans le genre des arcs de la mosquée de Houen
à Gésarée.
Tous les autres ouvrages taillés dans le roc ne produisent pas l'ensemble pittoresque
que nous offrait ce tombeau ; cependant il y en a beaucoup qui sont ornés de peintures
assez bien conservées. L'Eglise grecque a couvert ces régions de cénobites et de monastères
qui se sont toujours trouvés sous la juridiction immédiate du métropolitain deCappadoce.
Ils ont cherché, au milieu de ces vallées, les endroits les plus inaccessibles, et là, avec
le secours des aumônes des nouveaux fidèles, ils ont multiplié, dans les innombrables
chapelles, les peintures des sujets de l'Ancien et du Nouveau Testament, garanties de
toute humidité parla nature absorbante delà roche; de sorte qu'aujourd'hui, malgré
œil européen; et au milieu de ces rués tracées à l'aventure, s'élèvent des cônes de
pierre, blancs comme la neige, et qui finissent aux environs de la ville par devenir tel-
lement nombreux, que la circulation est extrêmement difficile dans la vallée. La hauteur
de ces cônes varie depuis quelques mètres jusqu'à une hauteur de plus de cent mètres.
Ils sont généralement assez réguliers. On en observe cependant qui ont un double som-
met , mais qui du reste paraissent soumis à la même loi qui a présidé à la formation de
cetle singulière vallée. Les cônes qui sont dans l'intérieur de la ville ont presque partout
reçu l'empreinte du ciseau; quelques-uns ont été taillés en pyramide quadrangulaire. ,11
paraît probable que la ville moderne a été formée par quelques familles qui s'installèrent
dans les nombreuses et vastes chambres qui leur offraient un asile commode. On cons-
truisit ensuite quelques maisons pour agrandir cette cité troglodyte, qui prospéra sous
la protection d'un émir, dont le château se voit encore en ruine au-dessus de la ville;
car le sol ingrat sur lequel elle est assise, est couvert dans toute la plaine environnante
par une épaisse couche de terre végétale, dont la fertilité compense amplement, aux yeux
des habitants, le déplaisir d'habiter des lieux aussi sauvages. En effet, les plateaux qui
environnent Urgub offrent aux troupeaux des pâturages abondants, aux laboureurs de
belles moissons, et aux fermiers des fruits de toute espèce, qu'ils exportent, frais ou
séchés, jusqu'à Gésarée, qui les envoie à Gonstantinople.
Après avoir payé son tribut de surprise à un lieu qui offrirait au pinceau du peintre
des tableaux variés, la première pensée qui vient à l'esprit, est de chercher l'explication sa-
tisfaisante de ce phénomène. En observant attentivement la formation des cônes dans une
partie quelconque de la vallée, on reconnaît une loi constante, c'est que les cônes les moins
élevés sont toujours sur la pente du ravin , tandis que ceux qui occupent le centre sont
les plus hauts; de plus, si l'on observe dans la masse latérale quelque teinte occasionnée
par une veine oblique à l'horizon, cette veine ou ce lit se répétera sans interruption sur
tous les cônes du voisinage, de manière à prouver que, dans le principe, toute cette
masse de terre et de pierres était parfaitement compacte, et que c'est à l'érosion des eaux
qu'il faut attribuer l'origine de ces cônes. Ils sont tous composés d'une roche à base de
ponce réunie par un ciment naturel, dont la propriété est de se décomposer en cône par
l'action des eaux.
Parmi les tombeaux que l'on observe dans l'enceinte de la ville, il en est un très-
remarquable, en ce que, taillé dans le roc, il offre dans sa façade deux étages d'arcades
qui surmontent trois portes d'égale dimension; elles sont séparées par des pilastres, et
celle du, milieu est couronnée d'un fronton tout à fait dans le goût byzantin. Les quatre
pilastres du rez-de-chaussée se répètent à chaque étage, et le couronnement de l'édifice
rappelle plutôt le style égyptien que l'architecture grecque Les portes, qui sont sembla-
bles, sont au nombre de trois. Chacun des étages est composé d'un certain nombre d'arca-
des, et surmonté d'un arc en fer à cheval, dans le genre des arcs de la mosquée de Houen
à Gésarée.
Tous les autres ouvrages taillés dans le roc ne produisent pas l'ensemble pittoresque
que nous offrait ce tombeau ; cependant il y en a beaucoup qui sont ornés de peintures
assez bien conservées. L'Eglise grecque a couvert ces régions de cénobites et de monastères
qui se sont toujours trouvés sous la juridiction immédiate du métropolitain deCappadoce.
Ils ont cherché, au milieu de ces vallées, les endroits les plus inaccessibles, et là, avec
le secours des aumônes des nouveaux fidèles, ils ont multiplié, dans les innombrables
chapelles, les peintures des sujets de l'Ancien et du Nouveau Testament, garanties de
toute humidité parla nature absorbante delà roche; de sorte qu'aujourd'hui, malgré