Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
( io9 )

TYANE.

Malgré son titre de capitale d'un district considérable, Tyane ne fut dans l'antiquité
qu'une place forte de second ordre, que relevait à peine le culte de Jupiter Asma-
béen; aussi est-elle brièvement mentionnée par Strabon, qui rappelle en même temps
un des grands ouvrages attribués à Sémiramis, la chaussée qui traversait la Cappadoce,
et dont les restes apparaissent sans doute dans les marais de Kara-Sou. Depuis que la
position de Tyane est bien déterminée, il est une foule de questions de géographie an-
cienne qui se trouvent résolues; il est hors de doute aujourd'hui que la ville de Dana,
citée par Xénophon, est identique avec Tyane, qui se trouve, en effet, située à quatre
jours de marche d'Iconium, et voisine des défdés du Taurus. Le nom de Dana lui
vient, selon Arrien (n, du nom de Thoas, roi des Scythes, qui en fut le fondateur, et qui
l'appela Thoana.

Déjà, dans son Voyage en Asie, le colonel Leake avait fixé la position de Tyane à
trois milles sud de Nigdé, près du village de Ketch-Hissar. La carte du Père Cyrille,
quoique dénuée de toute certitude sous le rapport des positions, m'a guidé d'une manière
infaillible dans l'exploration de cette place, dont le territoire est occupé par deux petits
villages, l'un du nom de Klissésar (sans doute le Ketch-Hissar du colonel Leake), indiquant
un souvenir de métropole ecclésiastique (2), l'autre appelé Iphtyankas, situé au centre
même des ruines, et dans lequel on retrouve tout le nom de Tyane. La ville occupe le
versant nord d'une colline calcaire et une partie de la vallée attenante. On ne reconnaît
que de faibles vestiges des murailles et de l'acropole; mais une imposante ligne d'ar-
cades, bâties en grands blocs de pierre calcaire à bossages, se dessine sur l'azur du
ciel et sur la verdure des peupliers plantés près d'un ruisseau : c'est l'aqueduc qui allait
prendre à deux milles de là les eaux d'une source abondante, pour les porter à Tvane.
Il reste encore environ cinquante arcades debout; et l'on suit sans interruption la ligne
des canaux jusqu'à la source ancienne. Les arches voisines de la ville sont supportées
par des pieds-droits qui ont de sept à huit mètres jusqu'à la hauteur de l'imposte. L'ou-
verture de l'arcade est de 3m 5ofi, et la largeur des piles i,n 20e. L'archivolte, dont l'épais-
seur est de om 60e, ne porte pas de moulures, et est composée de neuf voussoirs. Une
assise réglée, de om 5oc d'épaisseur, supporte le conduit, dont la construction ne diffère
en rien de celle des autres aqueducs connus. Les arches les plus élevées et les mieux
conservées sont dans le voisinage immédiat de la ville; il y en a quelques-unes auxquelles
on a adossé des maisons modernes. Le chaos qui existe aux alentours, les blocs de pierre
appartenant à des édifices divers, les constructions de toutes les époques, accumulées et
ruinées tour à tour, déroutent un peu les recherches de l'antiquaire pour retrouver la
citerne ou le château d'eau qui servait de réservoir anlique,et qui, à en juger par la

(i)

Péripl. Eux., p. 6. Kilissé-Hissar, Utch-Kilissé, etc., ont pris ce nom d'une

En Turquie, tous les villages nommés Kilissé-Keui. église monumentale.

28

TOMK II.
 
Annotationen