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( «94 )

villes et des châteaux redoutables, et que ces constructions remontaient à la plus haute
antiquité.

Le canton qu'ils habitaient à l'époque de la guerre de Troie était situé sur les versants
de l'Ida. Leur ville principale, nommée Pédasus, s'élevait sur les bords du fleuve Sat-
nioeis, qui paraît être le même que le Touzla-Tchaï, dont j'ai déjà parlé c,). Elle était
déserte au temps de Strabon, et son emplacement même était ignoré. On sait cependant
qu'elle était dans les hautes régions de l'Ida. «Il habitait la ville élevée de Pédasus, sur
les rives du beau Satnioeis (2). »En suivant littéralement la géographie d'Homère, on doit
placer les Lélèges immédiatement après le cap Lectos.

On donne aussi au golfe d'Adramyttium le nom de golfe d'Ida, parce que la colline
qui remonte du cap Lectos vers le mont Ida se trouve au-dessus du commencement
de ce golfe, où, suivant Homère, habitaient d'abord les Lélèges. Cette topographie est
très-exacte. Les Ciliciens auraient été plus reculés vers l'intérieur du golfe, s'ils ont en
effet habité la ville d'Antandros, place d'une certaine importance, située sur la côte, et
dont l'origine est incertaine (3). Elle aurait été fondée par les Pélasges ou par les iEoliens.
Elle a été, suivant d'autres historiens, occupée pendant cent ans par les Cimmériens,
d'où elle prit le nom de Gimmeris (4). Cette ville a été un siège épiscopal, et Zosime,
son évêque, souscrivit au concile de Constantinople, sous Agapit et Menas. Pline (5) nous
apprend qu'elle fut primitivement appelée Edonis. Antandros, Edonis prius vocata, deinde
Cimmeris.

Le port Aspaneus était dans le voisinage; c'est Là qu'on apportait les bois de la mon-
tagne pour la construction des navires (6). Les ruines d'Antandros se trouvent dans l'an»Ie
nord est du golfe; on y a découvert plusieurs inscriptions(7). Toute la cote nord du golfe
d'Adramytte est presque en ligne droite; à peine avons-nous trouvé un mouillage pour
la Mésange; il n'y a pas d'apparence d'ancien port ni d'arsenal pour y placer Aspaneus;
rien n'indique Astyra, bois et temple de Diane. Bien plus, Adramyttium, qui, selon
Strabon, est placé tout près de ce lieu : i&n<nov S'sùOùç ÀSpafxuTT'.ov, avec un port et un ar-
senal, est bien loin dans les terres. Tous ces terrains ont changé d'aspect, sans doute
par suite des atterrissements du fond du golfe; maintenant les navires mouillent en pleine
cote, et l'Adramytte moderne est située à plus d'une lieue dans l'intérieur.

Après avoir parcouru toute la longueur du golfe pour bien reconnaître la topogra-
phie générale, la Mésange vint mouiller dans une petite crique appelée Sivridji Liman.
La cote est tellement accore, que le capitaine fut obligé d'envoyer une amarre à terre;
il n'est pas probable que le port d'Assos, dont il est souvent fait mention, ait été situé
en ce lieu. Nous étions à l'ouest de la montagne d'Assos, et je descendis à terre avec les
officiers, pour me rendre à Assos, qui dominait le petit port à plus de trois cents mètres.

Les versants méridionaux de l'Ida se divisent en plusieurs groupes de montagnes, dont
les caractères sont parfaitement tranchés. Le plus célèbre et le plus important est le
mont Gargare, situé immédiatement au-dessus de Lectos. Nous avons vu les terrains
volcaniques commencer aux sources chaudes de la Troade; l'action des feux souterrains
a soulevé toute la côte du golfe. Partout ce sont des scories et des dépôts de laves très-
abondants, recouvrant les terrains ignés plus anciens, les trachytes et les porphyres.

{,) Strabon, XIII, p. 6o5.

(2) Iliad., liv. XIV, vers 44a-445.

(3) Hérodote, liv. Vil, 4^.

(4) Cf. Ptol, liv. V, eh. II.

<*> Uv. II, ch. XCVI.

'«> Virgile, Mn. III, 5. Strabon, XIII, 606.
<7J Voy. Choiseul, Voyage de la Grèce, tome II, p. 79.
Boè'ckh , Corpus Inscriptionum, tome III (addenda).
 
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