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Ghandler est de cet avis (1. J'ai discuté celle question dans le chapitre sur Sipylus, et
j'ai fait voir combien les atlerrissements avaient changé la forme de la cote. Or, en sui-
vant attentivement le texle deStrabon, on reconnaîtra facilement que non-seulement l'an-
cienne Smyrne était à la distance de 20 stades de la nouvelle, mais était dans un golfe
différent. Les auteurs de la traduction française ont glissé sur le mot auquel j'attache une
certaine importance pour cette question; car il est décisif. Leur version dit seulement :
« Après Clazomène, on trouve un temple d'Apollon, des eaux thermales, le golfe de
Smyrne et la ville de Smyrne. Vient ensuite un golfe sur lequel était l'ancienne ville de
Smyrne, à 20 stades de celle d'aujourd'hui. » Or le texte grec est ainsi conçu : «.....y.a.1
h 2fjt.upvatwv kôIkoç xaî r) izokiç. É£% Se A.AA02 xôlizoç év w izalouà. 2;xupva à%b uxoai ffxa&wv ttjçvûv. 11 y a le
golfe de Smyrne et la ville. Ensuite un autre golfe, dans lequel est l'ancienne Smyrne^
«à 20 stades de celle d'aujourd'hui. » Il insiste particulièrement sur les deux golfes; c'est
dire suffisamment que l'ancienne Smyrne était dans l'anse aujourd'hui comblée qui allait
vers Bournabat. Or les ruines que j'appelle Sipylus sont précisément sur la cote nord
du grand golfe, et cette expression ne peut nullement s'appliquer à elles. La distance
de ces ruines à Smyrne est d'ailleurs moindre de 20 stades, et cette mesure s'applique
parfaitement à la localité qui est dans la plaine de Bournabat.
J'ai bien étudié l'étendue des atterrissements du Mêles, et il est clair qu'à une épo-
que peu reculée la mer entrait plus avant dans les terres qu'elle ne le fait de nos jours;
il faut infailliblement placer l'ancienne Smyrne dans un autre golfe que celle d'aujour-
d'hui. Tout le monde à Smyrne connaît, au sud-ouest de Bournabat, une localité couverte
de ruines, dans lesquelles on a découvert beaucoup d'inscriptions, dont quelques-unes
ont été encastrées dans le mur de la mosquée de Bournabat; ce lieu s'appelle encore au-
jourd'hui Ila^aià 2[/,6pva, l'ancienne Smyrne (2). Je ne prétends pas d'une manière absolue
que l'ancienne ville portait ce nom du temps de Slrabon; mais dans son texte il ne dit
pas év « -h r] ftaXatà 2{jt,upv<x, dans lequel était; il dit év §i -koCXol'A... C'est donc donner à ce pas-
sage une interprétation qui est contestable, que d'ajouter le mot était. J'ai la certitude
que, si je pouvais mettre sous les yeux du lecteur la carte des lieux, il serait convaincu ;
car les ruines de Tantalis sont situées précisément dans ce grand golfe.
J'ajouterai un seul mot au sujet de cette dernière ville : c'est que Pausanias, qui en
parle en plusieurs endroits, dit toujours h liizûïu, dans le Sipylus (3); et si la ville de
Tantalis eût été située dans la plaine de Magnésie, cette expression ne lui eût pas con-
venu.
La Smyrne dont on voit les ruines sur la montagne qui domine la ville moderne
est un ouvrage des rois grecs (4). Pausanias en attribue la fondation à Alexandre, qui, à la
suite d'un songe inspiré par Némésis, résolut d'établir une ville sur le mont Pagus, où il
s'était endormi. L'oracle de Claros, consulté à ce sujet, engagea les Smyrnéens à aller
habiter la ville nouvelle, qui prit le nom de leur ancienne patrie (à).
Tpto-[xà/.ape? x-moi xaî Tsxpàx,'.; avSpsç jfrovToû
ot nàyov otJMflOWtft 7iîpr,v hpoio MsXtjtoç.
Smyrne fut donc fondée au nord du mont Pagus, partie sur la montagne, et partie
(,) Tome I, p. 1 57 de la traduction française. tion française. )
(2) Chandler dit qu'elle existait encore au 11e siècle; <3) Pausanias, liv. VIII, chap. XVII.
mais il ne cite pas l'autorité sur laquelle il s'appuie. <*» Strabon, liv. XIV, p. 646.
( Voyage dans l'Asie Mineure, t. 1, p. i5j de la traduc- M Pausanias, liv. Vit, oh. V.
Ghandler est de cet avis (1. J'ai discuté celle question dans le chapitre sur Sipylus, et
j'ai fait voir combien les atlerrissements avaient changé la forme de la cote. Or, en sui-
vant attentivement le texle deStrabon, on reconnaîtra facilement que non-seulement l'an-
cienne Smyrne était à la distance de 20 stades de la nouvelle, mais était dans un golfe
différent. Les auteurs de la traduction française ont glissé sur le mot auquel j'attache une
certaine importance pour cette question; car il est décisif. Leur version dit seulement :
« Après Clazomène, on trouve un temple d'Apollon, des eaux thermales, le golfe de
Smyrne et la ville de Smyrne. Vient ensuite un golfe sur lequel était l'ancienne ville de
Smyrne, à 20 stades de celle d'aujourd'hui. » Or le texte grec est ainsi conçu : «.....y.a.1
h 2fjt.upvatwv kôIkoç xaî r) izokiç. É£% Se A.AA02 xôlizoç év w izalouà. 2;xupva à%b uxoai ffxa&wv ttjçvûv. 11 y a le
golfe de Smyrne et la ville. Ensuite un autre golfe, dans lequel est l'ancienne Smyrne^
«à 20 stades de celle d'aujourd'hui. » Il insiste particulièrement sur les deux golfes; c'est
dire suffisamment que l'ancienne Smyrne était dans l'anse aujourd'hui comblée qui allait
vers Bournabat. Or les ruines que j'appelle Sipylus sont précisément sur la cote nord
du grand golfe, et cette expression ne peut nullement s'appliquer à elles. La distance
de ces ruines à Smyrne est d'ailleurs moindre de 20 stades, et cette mesure s'applique
parfaitement à la localité qui est dans la plaine de Bournabat.
J'ai bien étudié l'étendue des atterrissements du Mêles, et il est clair qu'à une épo-
que peu reculée la mer entrait plus avant dans les terres qu'elle ne le fait de nos jours;
il faut infailliblement placer l'ancienne Smyrne dans un autre golfe que celle d'aujour-
d'hui. Tout le monde à Smyrne connaît, au sud-ouest de Bournabat, une localité couverte
de ruines, dans lesquelles on a découvert beaucoup d'inscriptions, dont quelques-unes
ont été encastrées dans le mur de la mosquée de Bournabat; ce lieu s'appelle encore au-
jourd'hui Ila^aià 2[/,6pva, l'ancienne Smyrne (2). Je ne prétends pas d'une manière absolue
que l'ancienne ville portait ce nom du temps de Slrabon; mais dans son texte il ne dit
pas év « -h r] ftaXatà 2{jt,upv<x, dans lequel était; il dit év §i -koCXol'A... C'est donc donner à ce pas-
sage une interprétation qui est contestable, que d'ajouter le mot était. J'ai la certitude
que, si je pouvais mettre sous les yeux du lecteur la carte des lieux, il serait convaincu ;
car les ruines de Tantalis sont situées précisément dans ce grand golfe.
J'ajouterai un seul mot au sujet de cette dernière ville : c'est que Pausanias, qui en
parle en plusieurs endroits, dit toujours h liizûïu, dans le Sipylus (3); et si la ville de
Tantalis eût été située dans la plaine de Magnésie, cette expression ne lui eût pas con-
venu.
La Smyrne dont on voit les ruines sur la montagne qui domine la ville moderne
est un ouvrage des rois grecs (4). Pausanias en attribue la fondation à Alexandre, qui, à la
suite d'un songe inspiré par Némésis, résolut d'établir une ville sur le mont Pagus, où il
s'était endormi. L'oracle de Claros, consulté à ce sujet, engagea les Smyrnéens à aller
habiter la ville nouvelle, qui prit le nom de leur ancienne patrie (à).
Tpto-[xà/.ape? x-moi xaî Tsxpàx,'.; avSpsç jfrovToû
ot nàyov otJMflOWtft 7iîpr,v hpoio MsXtjtoç.
Smyrne fut donc fondée au nord du mont Pagus, partie sur la montagne, et partie
(,) Tome I, p. 1 57 de la traduction française. tion française. )
(2) Chandler dit qu'elle existait encore au 11e siècle; <3) Pausanias, liv. VIII, chap. XVII.
mais il ne cite pas l'autorité sur laquelle il s'appuie. <*» Strabon, liv. XIV, p. 646.
( Voyage dans l'Asie Mineure, t. 1, p. i5j de la traduc- M Pausanias, liv. Vit, oh. V.