XI
DE LEVANT, l IV. L $
Tasnarus ; on dit que ce fût en ce promon- £
toire qu'Arion aborda porté furie dos d un
Dauphin : G eft dans cette terre qu'habitent
les Maniotes, gens qui vivent fins Roi 6c
fans Loi > dans les montagnes r & font fu-
jets de celui qui cfllè plus fort dans le païs>.
tantôt des Vénitiens r & tantôt des Turcs y,
Se font métier de voler les paffans. Ces peu-
ples tirent leur nom de la côte qui s'appelle
Maina. Sur les-neuf heures du matin le vent
commença à diminuer de telle forte que
nous nous trouvâmes en grande bonace près
le cap de Saint Angi 5 où nous demeurâmes
tout le jour fans le pouvoir doubler 5 jufque
fiir les trois heures après minuit du Lundi 8.
Novembre 5 que le vent grec s'étant levé
nous doublâmes le dit cap; après quoi, voianfc
que ce même vent qui nous étoit alors con-
traire , continiioit y & que nous reculions plus-
que nous n'avancions 5 nous refolurnes d al-
ler donner fonds dans l'Ifle de Cerigo à la
cale de faint Nicolas ^ nous y demeurâmes:,
tout ce jour & la moitié du fuivant ^ fans tou-
tefois voir le païs ; comme cette Ifîe ainfi que
tout l'Archipel eft pleine degibier, nous d é-
cendîmes en terre pour chafler : Flfle de Ce- de
rigo étoit anciennement appellée Porphyris, ^cwZ
à caufede la quantité de Porphyre qui s'en ti- nement
roit - elle fût aufïi: nommée Cythera r pPorphy!
àlûk vient peut-être îe motde.Scotefa?quiris,ou
Cy-thera*.
DE LEVANT, l IV. L $
Tasnarus ; on dit que ce fût en ce promon- £
toire qu'Arion aborda porté furie dos d un
Dauphin : G eft dans cette terre qu'habitent
les Maniotes, gens qui vivent fins Roi 6c
fans Loi > dans les montagnes r & font fu-
jets de celui qui cfllè plus fort dans le païs>.
tantôt des Vénitiens r & tantôt des Turcs y,
Se font métier de voler les paffans. Ces peu-
ples tirent leur nom de la côte qui s'appelle
Maina. Sur les-neuf heures du matin le vent
commença à diminuer de telle forte que
nous nous trouvâmes en grande bonace près
le cap de Saint Angi 5 où nous demeurâmes
tout le jour fans le pouvoir doubler 5 jufque
fiir les trois heures après minuit du Lundi 8.
Novembre 5 que le vent grec s'étant levé
nous doublâmes le dit cap; après quoi, voianfc
que ce même vent qui nous étoit alors con-
traire , continiioit y & que nous reculions plus-
que nous n'avancions 5 nous refolurnes d al-
ler donner fonds dans l'Ifle de Cerigo à la
cale de faint Nicolas ^ nous y demeurâmes:,
tout ce jour & la moitié du fuivant ^ fans tou-
tefois voir le païs ; comme cette Ifîe ainfi que
tout l'Archipel eft pleine degibier, nous d é-
cendîmes en terre pour chafler : Flfle de Ce- de
rigo étoit anciennement appellée Porphyris, ^cwZ
à caufede la quantité de Porphyre qui s'en ti- nement
roit - elle fût aufïi: nommée Cythera r pPorphy!
àlûk vient peut-être îe motde.Scotefa?quiris,ou
Cy-thera*.