et de m, de voltaire.
12Î
LETTRE LL
DE M. DE VOLTAIRE.
A Ferney -, janvier.
SIRE,
UOIQUE je vous aye donné à tous les diables, ~ “
vous et Cyrus, et le grand Gaftave, etc. cependant 11
je propose à votre IMajesté quelque chose de divin,
ou plutôt de très-humain et de très-digne d elle.
Ce n’est point ici une plaisanterie ; c’est une grâce
très-réelle que je vous conjure de m’accorder.
Ce jeune gentilhomme qui est , sous le nom de
Mnival, lieutenant au régimen t d’Eichmann à Vésel,
ne peut hériter de son père et de sa mère tant qu’il
sera dans les liens de la procédure criminelle , et du
jugement abominable porté contre lui dans Abbeville,
lorsqu’il n’avait qu’environ seize ans; il est sils d’un
président d’Abbeville,et son nom est d’Etallondc. On a
été très-content de lui à Vésel depuis qu’il est à votre
service. Je sais que c’esc un des plus braves et des plus
sages ossiciers que vous ayez. Toute son ambition ePc
de vivre et de mourir au service de votre Majesié ; il
n’aura jamais d’autre roi et d’autre maître. IVJaisil est
affreux qu’il reste toujours condamné au même sup-
plice dans lequel est mort le chevalier de la Barre,
qui avait sait un petit commentaire sur votre art de
la guerre.
Ces assassinats juridiques déshonoreront à jamais
cet ancien parlement de Paris, l’ennemi de son roi,
12Î
LETTRE LL
DE M. DE VOLTAIRE.
A Ferney -, janvier.
SIRE,
UOIQUE je vous aye donné à tous les diables, ~ “
vous et Cyrus, et le grand Gaftave, etc. cependant 11
je propose à votre IMajesté quelque chose de divin,
ou plutôt de très-humain et de très-digne d elle.
Ce n’est point ici une plaisanterie ; c’est une grâce
très-réelle que je vous conjure de m’accorder.
Ce jeune gentilhomme qui est , sous le nom de
Mnival, lieutenant au régimen t d’Eichmann à Vésel,
ne peut hériter de son père et de sa mère tant qu’il
sera dans les liens de la procédure criminelle , et du
jugement abominable porté contre lui dans Abbeville,
lorsqu’il n’avait qu’environ seize ans; il est sils d’un
président d’Abbeville,et son nom est d’Etallondc. On a
été très-content de lui à Vésel depuis qu’il est à votre
service. Je sais que c’esc un des plus braves et des plus
sages ossiciers que vous ayez. Toute son ambition ePc
de vivre et de mourir au service de votre Majesié ; il
n’aura jamais d’autre roi et d’autre maître. IVJaisil est
affreux qu’il reste toujours condamné au même sup-
plice dans lequel est mort le chevalier de la Barre,
qui avait sait un petit commentaire sur votre art de
la guerre.
Ces assassinats juridiques déshonoreront à jamais
cet ancien parlement de Paris, l’ennemi de son roi,