ET DE M. DE VO LT Al R E. 16%
LETTRE L X X I.
DU ROI.
A Berlin, le $ de janvier.
JL O U T ce qui regarde le procès de à'Etallonde a
été envoyé à Paris. Je doute cependant que votre
parlement réintégré veuille obtempérer pour justifier
l'innocence. L’opiniâtreté d’une grande compagnie
et cent formalités inutiles feront que d’Etallonde
continuera d’être opprimé; et s’il était en France ,
je ne jurerais pas qu’on ne le fît brûler à petit feu.
Si Louis XV a eu du faible pour le clergé, cela
paraît tout simple. Il a été élevé par des prêtres dans
la superstition la plus stupide, et environné toute sa
vie de personnes ou dévotes, ou trop bons courtisans
pour choquer ses préjugés. Combien de fois ne lui
a-t-on pas dit : Sire , Dieu vous a placé sur le trône
pour protéger lEglise; le glaive qu'il vous a donné
en main est pour la défendre. Vous ne portez’le nom
de très -chrétien que pour être le sséau de l’hérésie
et de l’incrédulité. L’Eglise est le vrai soutien du
trône, ses prêtres sont les organes divins qui prêchent
la soumission aux peuples ; ils tiennent les consciences
en leurs mains, vous êtes plus maître de vos sujets
par leur voix que jôar vos armées , etc.
Qu’on répète souventde tels diseours à un homme
qui vit dans la dissipation, et qui n’emploie pas un
seul moment de sa vie à résséchir, il les croira , et agira
en conséquence. C’était le cas de Louis XV. Je1e plains
L 3
LETTRE L X X I.
DU ROI.
A Berlin, le $ de janvier.
JL O U T ce qui regarde le procès de à'Etallonde a
été envoyé à Paris. Je doute cependant que votre
parlement réintégré veuille obtempérer pour justifier
l'innocence. L’opiniâtreté d’une grande compagnie
et cent formalités inutiles feront que d’Etallonde
continuera d’être opprimé; et s’il était en France ,
je ne jurerais pas qu’on ne le fît brûler à petit feu.
Si Louis XV a eu du faible pour le clergé, cela
paraît tout simple. Il a été élevé par des prêtres dans
la superstition la plus stupide, et environné toute sa
vie de personnes ou dévotes, ou trop bons courtisans
pour choquer ses préjugés. Combien de fois ne lui
a-t-on pas dit : Sire , Dieu vous a placé sur le trône
pour protéger lEglise; le glaive qu'il vous a donné
en main est pour la défendre. Vous ne portez’le nom
de très -chrétien que pour être le sséau de l’hérésie
et de l’incrédulité. L’Eglise est le vrai soutien du
trône, ses prêtres sont les organes divins qui prêchent
la soumission aux peuples ; ils tiennent les consciences
en leurs mains, vous êtes plus maître de vos sujets
par leur voix que jôar vos armées , etc.
Qu’on répète souventde tels diseours à un homme
qui vit dans la dissipation, et qui n’emploie pas un
seul moment de sa vie à résséchir, il les croira , et agira
en conséquence. C’était le cas de Louis XV. Je1e plains
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