188 LETTRES DU ROI DE PRUSSE
—— Je saine le patriarche de Ferney ; je lui fouhaite
longue vie J ai lu sa nouvelle tragédie , qui n’est
point mauvaise du tout. Je hasarderais quelques
petites remarques d’un ignorant ; mais ne pouvant
pas dire comme le Cortège, fan pittor , an h? io je
garde le silence, en vous priant de ne point oublier
le philosophe de Sans-souci, kale.
F É D É R I Ce
LETTRE LXXXI.
DU ROI.
A Potsdâm, le 2 de mars.
T j e baron de Polnitz n’est pas le seul octogénaire qui
vive ici, et qui se porte bien : il y a le vieux /e Cointe,
j dont peut-être vous vousrelsouviendrez ,qui a dix ans
de plus que Polnitz : le bon milord Maréchal approche
du même âge ; et l’on trouve encore de la gaieté et du
sel attique dans sa conversation. Vous avez plus de ce
feu élémentaire, ou céleste, que tous ceux que je viens
de nommer : c’est ce feu, cet esprit, que les Grecs
appelaient anima , qui fait durer notre frêle machine.
Vos derniers ouvrages , dont je vous remercie
encore , ne se ressentent point de la décrépitude :
tant que votre esprit conservera cette force et cette
gaieté, votre corps ne périclitera point.
Vous me parlez de dialogues polonais qui me sont
inconnus ; tout ce qu’il y a d’injures dans ces dia-
logues sera des sarmates ; le très-jÇn, des velches
qui les protègent. Je pense sur ces satires comme
—— Je saine le patriarche de Ferney ; je lui fouhaite
longue vie J ai lu sa nouvelle tragédie , qui n’est
point mauvaise du tout. Je hasarderais quelques
petites remarques d’un ignorant ; mais ne pouvant
pas dire comme le Cortège, fan pittor , an h? io je
garde le silence, en vous priant de ne point oublier
le philosophe de Sans-souci, kale.
F É D É R I Ce
LETTRE LXXXI.
DU ROI.
A Potsdâm, le 2 de mars.
T j e baron de Polnitz n’est pas le seul octogénaire qui
vive ici, et qui se porte bien : il y a le vieux /e Cointe,
j dont peut-être vous vousrelsouviendrez ,qui a dix ans
de plus que Polnitz : le bon milord Maréchal approche
du même âge ; et l’on trouve encore de la gaieté et du
sel attique dans sa conversation. Vous avez plus de ce
feu élémentaire, ou céleste, que tous ceux que je viens
de nommer : c’est ce feu, cet esprit, que les Grecs
appelaient anima , qui fait durer notre frêle machine.
Vos derniers ouvrages , dont je vous remercie
encore , ne se ressentent point de la décrépitude :
tant que votre esprit conservera cette force et cette
gaieté, votre corps ne périclitera point.
Vous me parlez de dialogues polonais qui me sont
inconnus ; tout ce qu’il y a d’injures dans ces dia-
logues sera des sarmates ; le très-jÇn, des velches
qui les protègent. Je pense sur ces satires comme