420 LETTRES DES PRINCES DE PRUSSE, CtC.
LETTRE L X X I.
DE M. DE VOLTAIRE,
AU PRINCE ROYAL DE PRUSSE.
A Ferney , le i ï janvier.
' MONSEIGNEUR;
J’AI été tout prêt d’aller Lavoir des nouvelles posi-
tives de cet autre monde qui a si souvent troublé
celui-ci , quand on n’avait rien de mieux à faire.
Mon âge et mes maladies me jettent souvent sur
les srontières de ce vaste, pays inconnu, où tout le
monde va , et dont, personne ne revient. C’est ce
qui m’a privé pendant quelques jours de l’honneur
et du plaisir de répondre à votre dernière lettre (i).
Il est beau à un jeune prince tel que vous de
s’occuper de ces pensées philosophiques qui n’entrent
pas dans la tête de la plupart des hommes ; mais
auili il faut que ceux qui sont nés pour les gou-
verner en sichent plus qu’eux. Il est juste que le
berger soit plus instruit que le troupeau.
Je prends la liberté de vous envoyer tout ce que
je sais sur ces importantes questions dont votre
Altelsc royale m’a fait l’honneur de me parler. Vous
verrez que ma science est bien bornée ; et vous vous
en direz cent fois plus que je n’en dis dans ce petit
extrait. Il est tiré d’un petit livre intitulé , Questions
( I ) On n’a point trouvé cette lettre.
LETTRE L X X I.
DE M. DE VOLTAIRE,
AU PRINCE ROYAL DE PRUSSE.
A Ferney , le i ï janvier.
' MONSEIGNEUR;
J’AI été tout prêt d’aller Lavoir des nouvelles posi-
tives de cet autre monde qui a si souvent troublé
celui-ci , quand on n’avait rien de mieux à faire.
Mon âge et mes maladies me jettent souvent sur
les srontières de ce vaste, pays inconnu, où tout le
monde va , et dont, personne ne revient. C’est ce
qui m’a privé pendant quelques jours de l’honneur
et du plaisir de répondre à votre dernière lettre (i).
Il est beau à un jeune prince tel que vous de
s’occuper de ces pensées philosophiques qui n’entrent
pas dans la tête de la plupart des hommes ; mais
auili il faut que ceux qui sont nés pour les gou-
verner en sichent plus qu’eux. Il est juste que le
berger soit plus instruit que le troupeau.
Je prends la liberté de vous envoyer tout ce que
je sais sur ces importantes questions dont votre
Altelsc royale m’a fait l’honneur de me parler. Vous
verrez que ma science est bien bornée ; et vous vous
en direz cent fois plus que je n’en dis dans ce petit
extrait. Il est tiré d’un petit livre intitulé , Questions
( I ) On n’a point trouvé cette lettre.