Il
I
Prendrait-elle le soin de rassurer mon cœur
Contre la défiance attachée au malheur ?
Je respecterai toute ma vie l’amitié qu’elle a eue
pour moi, et je conserverai celle que j’ai pour elle.
Je lui souhaite une meilleure santé, une fortune
rangée, bien du plaisir, et des amis comme vous.
Parlez-lui quelquefois de moi. Si j’ai encore quelques
amis qui prononcent mon nom devant vous, parlez
de moi sobrement avec eux, et entretenez le sou-
venir qu’ils veulent bien me conserver.
Pour vous, écrivez-moi quelquefois, sans exa-
miner si je fais exactement réponse. Comptez sur
mon cœur plus que sur mes lettres.
Adieu, mon cher Thiriot-^ aimez-moi malgré l’ab-
Cence et la mauvaise fortune,
66 ?<E C U E I L DES LETTRES
-— et de la reine, le seul regret que j’ai est de n’avoir
pu réussir à vous les faire partager. Ce serait une
consolation pour moi dans ma iolitude de penser
que j’aurais pu, une fois en ma vie, vous être de
quelque utilité; mais je suis destiné à être malheu-
reux de toutes façons. Le plus grand plaisir qu’un
honnête homme puisse ressentn , celui de faire plaisir
à ses amis, m’est refuie.
Je ne sais comment madame de Bernières pense à
won égard.
I
Prendrait-elle le soin de rassurer mon cœur
Contre la défiance attachée au malheur ?
Je respecterai toute ma vie l’amitié qu’elle a eue
pour moi, et je conserverai celle que j’ai pour elle.
Je lui souhaite une meilleure santé, une fortune
rangée, bien du plaisir, et des amis comme vous.
Parlez-lui quelquefois de moi. Si j’ai encore quelques
amis qui prononcent mon nom devant vous, parlez
de moi sobrement avec eux, et entretenez le sou-
venir qu’ils veulent bien me conserver.
Pour vous, écrivez-moi quelquefois, sans exa-
miner si je fais exactement réponse. Comptez sur
mon cœur plus que sur mes lettres.
Adieu, mon cher Thiriot-^ aimez-moi malgré l’ab-
Cence et la mauvaise fortune,
66 ?<E C U E I L DES LETTRES
-— et de la reine, le seul regret que j’ai est de n’avoir
pu réussir à vous les faire partager. Ce serait une
consolation pour moi dans ma iolitude de penser
que j’aurais pu, une fois en ma vie, vous être de
quelque utilité; mais je suis destiné à être malheu-
reux de toutes façons. Le plus grand plaisir qu’un
honnête homme puisse ressentn , celui de faire plaisir
à ses amis, m’est refuie.
Je ne sais comment madame de Bernières pense à
won égard.