RECUEIL DES LETTRES
LETTRE L X X I.
A AI. J 0 S S E j libraire. (14)
A Paris, le 6 janvier.
x 7uoiq_UE je n’aye jamais reçu un sou des sous-
criptions de la Henriade (15), quoique tous ceux
qui ont envoyé en Angleterre aient reçu le livre,
quoique jamais aucune souscription ne m’ait appar-
tenu, cependant, depuis que je suis en France, j’ai
toujours payé de mes deniers les sopscriptions qu on
aprésentées; et j’ai, outre cela, fait donner gratis
toutes les éditions de la Henriade aux souscripteurs.
II esb vrai, Monsieur, que le temps fixé pour ce rem-
boursement est passé il y a deux mois ; mais M. de la
Port-. porteur de deux souscnp lions, mérite une
considération particulière. Je vous prie de lui rem-
bourser ce papier, et de lui faire présent d’une
Henriade de ma part.
04! Nous imprimons cette lettre sur l’original même auquel se trouvait
joint un grand nombre de souscriptions remboursées par M. de Voltaire.
Cc-tte lettre prouve qu’au commencement même de Ta carrière littéraire,
M. de Voltaire n'avait point cette avidité que ses ennemis lui ont tant de
fois et ii injustement reprochée. Il est d’ailleurs très-bien prouvé que nul
auteur n’a moins tiré parti de ses ouvrages pour s’enrichir; il les a
presque toujours donnés, soit aux libraires ou aux comédiens, soit aux
jeunes gens de lettres qu’il voulait encourager.
( L’édition de Londres de 1756» in-4*-
LETTRE L X X I.
A AI. J 0 S S E j libraire. (14)
A Paris, le 6 janvier.
x 7uoiq_UE je n’aye jamais reçu un sou des sous-
criptions de la Henriade (15), quoique tous ceux
qui ont envoyé en Angleterre aient reçu le livre,
quoique jamais aucune souscription ne m’ait appar-
tenu, cependant, depuis que je suis en France, j’ai
toujours payé de mes deniers les sopscriptions qu on
aprésentées; et j’ai, outre cela, fait donner gratis
toutes les éditions de la Henriade aux souscripteurs.
II esb vrai, Monsieur, que le temps fixé pour ce rem-
boursement est passé il y a deux mois ; mais M. de la
Port-. porteur de deux souscnp lions, mérite une
considération particulière. Je vous prie de lui rem-
bourser ce papier, et de lui faire présent d’une
Henriade de ma part.
04! Nous imprimons cette lettre sur l’original même auquel se trouvait
joint un grand nombre de souscriptions remboursées par M. de Voltaire.
Cc-tte lettre prouve qu’au commencement même de Ta carrière littéraire,
M. de Voltaire n'avait point cette avidité que ses ennemis lui ont tant de
fois et ii injustement reprochée. Il est d’ailleurs très-bien prouvé que nul
auteur n’a moins tiré parti de ses ouvrages pour s’enrichir; il les a
presque toujours donnés, soit aux libraires ou aux comédiens, soit aux
jeunes gens de lettres qu’il voulait encourager.
( L’édition de Londres de 1756» in-4*-