gï4 RECUEIL DES LETTRES
un peu part, s’il vous plaît, candidat imperti. Pour
moi j ai envoyé à notre ami Cideville la dernière scène
de la Mort deCésar, qui est très-mal imprimée et
toute tronquée dans la misérable édition qu’on en a
faite; je l’ai prié de vous en faire tenir une copie. Je
vous envoie des bagatelles de ma façon , en attendant
de vous des idées et des lumières. Chacun donne ce
qu’il a. Je vais grand tram dans le Siècle de Louis XIV;
je saute à pieds joints sur toutes les minuties que je
trouve en mon chemin: c’est un taillis fourré où je
me fais des grandes routes; je voudrais bien m'y
promener avec vous. La sublime, la légère, l’uni-
verselle Emilie vous fait mille complimens. Linant
croit qu’il fera une pièce, et je n’en crois rien. Vale.
LETTRE CLXL
A M. LE COMTE D’ ARGENTA L.
Ce ig novembre.
Je ne crois pas que mes sauvages puissent jamais
trouver un protecteur plus poli que vous, et que je
puisse jamais avoir un ami plus aimable. Il ne faut
plus soriger à saire jouer cela cet hiver ; plus j’atten-
drai, plus la pièce y gagnera. Je ne serai pas fâché
d’attendre un temps favorable où le public soit avide
de nouveautés. Je suis charmé qu’on m’oublie; le
secret d’ailleurs en sera mieux gardé sur la pièce,
et le peu de gens qui ont su que j’avais envie de
traiter ce sujet seront déroutés»
un peu part, s’il vous plaît, candidat imperti. Pour
moi j ai envoyé à notre ami Cideville la dernière scène
de la Mort deCésar, qui est très-mal imprimée et
toute tronquée dans la misérable édition qu’on en a
faite; je l’ai prié de vous en faire tenir une copie. Je
vous envoie des bagatelles de ma façon , en attendant
de vous des idées et des lumières. Chacun donne ce
qu’il a. Je vais grand tram dans le Siècle de Louis XIV;
je saute à pieds joints sur toutes les minuties que je
trouve en mon chemin: c’est un taillis fourré où je
me fais des grandes routes; je voudrais bien m'y
promener avec vous. La sublime, la légère, l’uni-
verselle Emilie vous fait mille complimens. Linant
croit qu’il fera une pièce, et je n’en crois rien. Vale.
LETTRE CLXL
A M. LE COMTE D’ ARGENTA L.
Ce ig novembre.
Je ne crois pas que mes sauvages puissent jamais
trouver un protecteur plus poli que vous, et que je
puisse jamais avoir un ami plus aimable. Il ne faut
plus soriger à saire jouer cela cet hiver ; plus j’atten-
drai, plus la pièce y gagnera. Je ne serai pas fâché
d’attendre un temps favorable où le public soit avide
de nouveautés. Je suis charmé qu’on m’oublie; le
secret d’ailleurs en sera mieux gardé sur la pièce,
et le peu de gens qui ont su que j’avais envie de
traiter ce sujet seront déroutés»