DE Jli DE VOLTAIRE, 85
venir les corriger moi-même , et passer avec vous
l’automne.
Mille complimens à notre ami M. de Formant. Si
sa semme, entre vous et lui, n’aime pas tes vers, il
y aura bien du malheur.
LETTRE
XL L
A AI. DE C I D E V I L L E.
19 auguste.
Comment va votre santé ? Je vous en prie, man-
dez-le moi : vous pouvez compter que je m’y intéresse-
comme une de vos maîtresses. Mais , y? voies, macte
anima , et pour Dieu faites ce troisième acte , et que je
ne dise point: JJltima primis non benè refpondent. On
a lu Jules-César devant dix jésuites; ils en pensent
comme vous ; mais nos jeunes gens de la cour ne
goûtent en aucune façon ces mœurs stoïqueset dures.
J’ai un peu retravaillé Eriphyle, et j’espère la faire
jouer à la Saint-Martin. Je menai hier M. de Crêbillon
chez IM. le duc de Richdicir. il nous récita des mor-
ceaux de son Catilina qui m’ont paru très-beaux. 11
est honteux qu’on le laisse dans la misère; laudatur
et alget. Savez-vous que IM. de Chauvelin, le maître
des requêtes, fait travailler à une traduction de M.
de Thon ? Je crois vous l’avoir déjà mandé. Ce jeune
homme se fait adorer de la gent littéraire.
Adieu , mon cher ami ; en vous remerciant des
deux corrections à la Henriade. M. de Formant me
les avait mandées; elles sont très-judicieuses. Pale.
F 3
venir les corriger moi-même , et passer avec vous
l’automne.
Mille complimens à notre ami M. de Formant. Si
sa semme, entre vous et lui, n’aime pas tes vers, il
y aura bien du malheur.
LETTRE
XL L
A AI. DE C I D E V I L L E.
19 auguste.
Comment va votre santé ? Je vous en prie, man-
dez-le moi : vous pouvez compter que je m’y intéresse-
comme une de vos maîtresses. Mais , y? voies, macte
anima , et pour Dieu faites ce troisième acte , et que je
ne dise point: JJltima primis non benè refpondent. On
a lu Jules-César devant dix jésuites; ils en pensent
comme vous ; mais nos jeunes gens de la cour ne
goûtent en aucune façon ces mœurs stoïqueset dures.
J’ai un peu retravaillé Eriphyle, et j’espère la faire
jouer à la Saint-Martin. Je menai hier M. de Crêbillon
chez IM. le duc de Richdicir. il nous récita des mor-
ceaux de son Catilina qui m’ont paru très-beaux. 11
est honteux qu’on le laisse dans la misère; laudatur
et alget. Savez-vous que IM. de Chauvelin, le maître
des requêtes, fait travailler à une traduction de M.
de Thon ? Je crois vous l’avoir déjà mandé. Ce jeune
homme se fait adorer de la gent littéraire.
Adieu , mon cher ami ; en vous remerciant des
deux corrections à la Henriade. M. de Formant me
les avait mandées; elles sont très-judicieuses. Pale.
F 3