DE M. DE VOLTAIRE
ai 5
LETTRE C X L
A M, DE GIDE VILLE,
Ce 20 mai.
I AR des lettres que je viens de recevoir, mon cher 1734*
CtdeviUe, on vient de m’assurer que c’est l’édition de
votre protégé qui a paru, et qui a fait tout le mal-
heur. Je n’en serai certain par moi-même que lorsque
j’aurai vu les exemplaires que j’ai donné ordre qu’on
m’envoyât incessamment. Il y a près d’un mois que je
l’ai fait chercher dans Paris, et que je l’ai sait prier de
m’écrire ce qu’il savait de cette affaire: point de nou-
velles ; je ne sais où il est. Il y a apparence qu’il m’eût
écrit, s’il avait été innocent. Vous jugez bien que dans
cette incertitude je ne puis rien saire. Acheter ce que
vous savez, est absolument inutile et même très-dan-
gereux. Le mieux est de se tenir tranquille quelque
temps. Je lui conseille d’aller voyager en Hollande.
Je ne sais si je n’irai pas y faire un tour.
J’ignore encore si Ton vous a fait toucher
treize cents soixante-huitlivres; si vous les avez , je
vous prie de les renvoyer a TVL Pafquier, agent de
change à Paris. Cet argent ne m’appartient pas ; il est
à une personne à qui je le devais, qui en a un très-
grand besoin , et qui s’en dessaisissait en ma faveur,
s imaginant que c’était un moyen sûr d’apaiser l’affaire.
II ne faut pas qu’il soit la victime de son amitié.
A 1 égard dejorr , je ne vous en parlerai que quand
j aurai de ses nouvelles. Conservez-moi votre tendre
O 4
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LETTRE C X L
A M, DE GIDE VILLE,
Ce 20 mai.
I AR des lettres que je viens de recevoir, mon cher 1734*
CtdeviUe, on vient de m’assurer que c’est l’édition de
votre protégé qui a paru, et qui a fait tout le mal-
heur. Je n’en serai certain par moi-même que lorsque
j’aurai vu les exemplaires que j’ai donné ordre qu’on
m’envoyât incessamment. Il y a près d’un mois que je
l’ai fait chercher dans Paris, et que je l’ai sait prier de
m’écrire ce qu’il savait de cette affaire: point de nou-
velles ; je ne sais où il est. Il y a apparence qu’il m’eût
écrit, s’il avait été innocent. Vous jugez bien que dans
cette incertitude je ne puis rien saire. Acheter ce que
vous savez, est absolument inutile et même très-dan-
gereux. Le mieux est de se tenir tranquille quelque
temps. Je lui conseille d’aller voyager en Hollande.
Je ne sais si je n’irai pas y faire un tour.
J’ignore encore si Ton vous a fait toucher
treize cents soixante-huitlivres; si vous les avez , je
vous prie de les renvoyer a TVL Pafquier, agent de
change à Paris. Cet argent ne m’appartient pas ; il est
à une personne à qui je le devais, qui en a un très-
grand besoin , et qui s’en dessaisissait en ma faveur,
s imaginant que c’était un moyen sûr d’apaiser l’affaire.
II ne faut pas qu’il soit la victime de son amitié.
A 1 égard dejorr , je ne vous en parlerai que quand
j aurai de ses nouvelles. Conservez-moi votre tendre
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