156
RECUEIL DES LETTRES
LETTRE L X X X I.
A M. DE C I D E V I L L E.
5 juillet.
- Je vous donnemon cher ami, plus de soins que
les plaideurs dont vous rapportez les affaires, et je
me ssatte que vous avez égard à mon bon droit contre
M. Palcal. J’examine scrupuleusement mes petites
remarques lorsque je relis les épreuves , et je me con-
firme de plus en plus dans l’opinion que les plus
grands hommes sont aussi sujets à se tromper que les
plus bornés. Je pense qu’il en est de la force de
l’esprit comme de celle du corps ; les plus robustes la
perdent quelquefois, et les hommes les plus faibles
donnent la main aux plus forts, quand ceux - ci sont
malades. Voilà pourquoi j’ose attaquer Pafcal.
J’envoie à Jore la dernière épreuve des Lettres,
avec une petite addition. En voyant le péril appro-
cher , je commence un peu à trembler ; je commence
à croire trop hardi ce qu’on ne trouvera à Londres
que simple et ordinaire. J’ai quelques scrupules sur
deux ou trois lettres que je veux communiquer à
Ceux qui savent mieux que moi à quel point il faut
respecter ici les impertinences scolastiques; et ce ne
sera qu’après leur examen et leur décision que je
hasarderai de faire paraître le livre. J’ai écrit déjà à
Thiriot à Londres, d’en suspendre la publication
jusqu’à nouvel ordre. Il m’a envoyé la préface qu’il
RECUEIL DES LETTRES
LETTRE L X X X I.
A M. DE C I D E V I L L E.
5 juillet.
- Je vous donnemon cher ami, plus de soins que
les plaideurs dont vous rapportez les affaires, et je
me ssatte que vous avez égard à mon bon droit contre
M. Palcal. J’examine scrupuleusement mes petites
remarques lorsque je relis les épreuves , et je me con-
firme de plus en plus dans l’opinion que les plus
grands hommes sont aussi sujets à se tromper que les
plus bornés. Je pense qu’il en est de la force de
l’esprit comme de celle du corps ; les plus robustes la
perdent quelquefois, et les hommes les plus faibles
donnent la main aux plus forts, quand ceux - ci sont
malades. Voilà pourquoi j’ose attaquer Pafcal.
J’envoie à Jore la dernière épreuve des Lettres,
avec une petite addition. En voyant le péril appro-
cher , je commence un peu à trembler ; je commence
à croire trop hardi ce qu’on ne trouvera à Londres
que simple et ordinaire. J’ai quelques scrupules sur
deux ou trois lettres que je veux communiquer à
Ceux qui savent mieux que moi à quel point il faut
respecter ici les impertinences scolastiques; et ce ne
sera qu’après leur examen et leur décision que je
hasarderai de faire paraître le livre. J’ai écrit déjà à
Thiriot à Londres, d’en suspendre la publication
jusqu’à nouvel ordre. Il m’a envoyé la préface qu’il