68 RECUEIL DES LETTRES
— retrouver dans votre cœur une pitié pour mes maL
1726. Peurs, qui du moins reffemblera à l’amitié.
La plupart des semmes ne connailsent que les
pallions ou l’indolence , mais je crois vous con-
naître assez pour espérer de vous de l’amitié.
je pourrai bien revenir à Londres incessammént,
et m’y fixer. Je ne l ai encore vu qu’en passant. Si
à mon arrivée j y trouve une lettre de vous 3 je
m’imagine que j’y paierai l’hiver avec plaiisir , si
pourtant ce mot de plaisir est sait pour être pro-
noncé par un malheureux comme moi. C’était à
ma sœur à vivre, et à moi à mourir; c’est une
méprise de la destinée. Je suis dotiloureusement
affligé de sa perte : vous connailsez mon cœur ,
vous savez que j’avais de l’amitié pour elle. Je
croyais bien que ce serait elle qui porterait le deuil
de moi. Hél as! Madame, je suis plus mort qu’elle
pour le monde, et peut-être pour vous. Ressouve-
nez-vous du moins que j’ai vécu avec vous. Oubliez
tout de moi, hors les momens où vous m’avez
assuré que vous me conserveriez toujours de l’amitié.
Mettez ceux où j’ai pu vous mécontenter au nombre
de mes malheurs, et aimez-moi par générosité, si
Vous ne pouvez plus m’aimer par goût.
Mon adresse chez milord Bolingbioke, à Londres.