DE M. CARLO F E A. xxxj
sa mort. Je sais que je me suis quelquefois un peu livré à des
questions qui ne tiennent pas immédiatement à Fart ; mais j'ai
pensé que cela étoit nécessaire afin de répandre de la lumière sur
des parties de l'histoire ancienne qui ont rapport à l'art, que
Winkelmann et d'autres antiquaires m'ont paru avoir négligées ;
telle est, par exemple , celle qui concerne les Egyptiens. Ce qui
m'a semblé d'autant plus essentiel, que notre auteur ayant voulu
réduire tout en système , a établi des règles générales et abso-
lues qui n'ont jamais existées et qui sont sujettes à une infinité
d'exceptions. D'ailleurs , se confiant à l'étendue de ses connois-
sances , il a pris souvent un ton magistral et décidé , capable
d'en imposer aux personnes qui ne sont pas versées dans la ma-
tière qu'il traite, quoiqu'il ait quelquefois, sans doute par inad-
vertance , défiguré le véritable sens des auteurs qu'il cite , et
qu'il leur fasse dire le contraire de ce qu'ils ont avancé, ou en
a tiré de fausses conséquences.
Winkelmann s'étoit bien apperçu lui-même que dans la pre-
mière édition de Y Histoire de l'art il lui étoit échappé beaucoup
de bévues , ainsi que dans ses autres ouvrages ; et il en conve-
noit ingénuement avec ses amis. Il employa en conséquence
plus de cinq ans à y faire des corrections , des améliorations
et des augmentations. Aussi se flatta-t-il alors que non-seule-
ment Y Histoire de l'art étoit la meilleure de ses productions ;
mais il étoit persuadé que si quelque chose pouvoit être
regardé comme parfait , c'étoit ce livre : tant il est vrai
que decipimur specie recti ; c'est avec chagrin que j'ai été
sa mort. Je sais que je me suis quelquefois un peu livré à des
questions qui ne tiennent pas immédiatement à Fart ; mais j'ai
pensé que cela étoit nécessaire afin de répandre de la lumière sur
des parties de l'histoire ancienne qui ont rapport à l'art, que
Winkelmann et d'autres antiquaires m'ont paru avoir négligées ;
telle est, par exemple , celle qui concerne les Egyptiens. Ce qui
m'a semblé d'autant plus essentiel, que notre auteur ayant voulu
réduire tout en système , a établi des règles générales et abso-
lues qui n'ont jamais existées et qui sont sujettes à une infinité
d'exceptions. D'ailleurs , se confiant à l'étendue de ses connois-
sances , il a pris souvent un ton magistral et décidé , capable
d'en imposer aux personnes qui ne sont pas versées dans la ma-
tière qu'il traite, quoiqu'il ait quelquefois, sans doute par inad-
vertance , défiguré le véritable sens des auteurs qu'il cite , et
qu'il leur fasse dire le contraire de ce qu'ils ont avancé, ou en
a tiré de fausses conséquences.
Winkelmann s'étoit bien apperçu lui-même que dans la pre-
mière édition de Y Histoire de l'art il lui étoit échappé beaucoup
de bévues , ainsi que dans ses autres ouvrages ; et il en conve-
noit ingénuement avec ses amis. Il employa en conséquence
plus de cinq ans à y faire des corrections , des améliorations
et des augmentations. Aussi se flatta-t-il alors que non-seule-
ment Y Histoire de l'art étoit la meilleure de ses productions ;
mais il étoit persuadé que si quelque chose pouvoit être
regardé comme parfait , c'étoit ce livre : tant il est vrai
que decipimur specie recti ; c'est avec chagrin que j'ai été