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siasme que lui inspira la vue des chefs-d'œuvre de l'art, et à le
guider dans l'étude qu'il en fit. Ses premiers pas dans cette carrière
annoncèrent un homme de génie; mais quel concours de circons-
tances ne fallat-il point pour développer le germe qui reposoit en
lui? La magnifique galerie de tableaux de Dresde et le cabinet
d'antiques de cette ville, la conversation des artistes et des ama-
teurs, ensuite son voyage d'Italie et son séjour à Rome, l'amitié
de Mengs, sa demeure dans les palais et les maisons de plaisance
du cardinal Alexandre Albani, sa place même de scrittore au
Vatican, et celle de président des antiquités, furent autant d'a-
vantages qui servirent à lui procurer des matériaux, ou à lui en
faciliter l'usage pour l'exécution du projet dont son esprit labo-
rieux étoit alors uniquement occupé. Maître absolu de son teins,
il vivoit dans une entière indépendance, qui est la vraie source
du génie; se contentant d'une vie simple et frugale, et ne con-
noissant d'autres passions que celles qui pouvoient enflammer
davantage son esprit ardent. Une ambition active l'aiguillonnoit
sans cesse, quoiqu'il cherchât quelquefois à la couvrir d'une apa-
thie stoïque. S'il falloit ici faire connoître le caractère moral de
Winkelmann, il seroit peut-être facile de tirer de ce que nous
venons de dire, ainsi que de ses premiers pas dans le monde, de
l'influence de l'étude et des différentes circonstances où il se
trouva, une entière solution des qualités extraordinaires de ce
grand homme. Mais nous ne devons nous arrêter pour le moment
qu'à ce qui tient uniquement à l'antiquaire et à ce qui le carac-
térise. — Une imagination prompte et active, jointe à une excel-
lente mémoire, lui firent tirer de grands fruits de son étude des
ouvrages des anciens ; et un zèle soutenu et infatigable le conduisit
naturellement à des découvertes que personne n'avoit faites avant
lui (1).
( i ) Le style de Winkelmann peut ties, chacune de ses pensées se présente
être comparé à un monument de l'art d'une manière noble , simple et ache-
des anciens. Parfait dans toutes ses par- vée ; en un mot, elle est. N'importe
siasme que lui inspira la vue des chefs-d'œuvre de l'art, et à le
guider dans l'étude qu'il en fit. Ses premiers pas dans cette carrière
annoncèrent un homme de génie; mais quel concours de circons-
tances ne fallat-il point pour développer le germe qui reposoit en
lui? La magnifique galerie de tableaux de Dresde et le cabinet
d'antiques de cette ville, la conversation des artistes et des ama-
teurs, ensuite son voyage d'Italie et son séjour à Rome, l'amitié
de Mengs, sa demeure dans les palais et les maisons de plaisance
du cardinal Alexandre Albani, sa place même de scrittore au
Vatican, et celle de président des antiquités, furent autant d'a-
vantages qui servirent à lui procurer des matériaux, ou à lui en
faciliter l'usage pour l'exécution du projet dont son esprit labo-
rieux étoit alors uniquement occupé. Maître absolu de son teins,
il vivoit dans une entière indépendance, qui est la vraie source
du génie; se contentant d'une vie simple et frugale, et ne con-
noissant d'autres passions que celles qui pouvoient enflammer
davantage son esprit ardent. Une ambition active l'aiguillonnoit
sans cesse, quoiqu'il cherchât quelquefois à la couvrir d'une apa-
thie stoïque. S'il falloit ici faire connoître le caractère moral de
Winkelmann, il seroit peut-être facile de tirer de ce que nous
venons de dire, ainsi que de ses premiers pas dans le monde, de
l'influence de l'étude et des différentes circonstances où il se
trouva, une entière solution des qualités extraordinaires de ce
grand homme. Mais nous ne devons nous arrêter pour le moment
qu'à ce qui tient uniquement à l'antiquaire et à ce qui le carac-
térise. — Une imagination prompte et active, jointe à une excel-
lente mémoire, lui firent tirer de grands fruits de son étude des
ouvrages des anciens ; et un zèle soutenu et infatigable le conduisit
naturellement à des découvertes que personne n'avoit faites avant
lui (1).
( i ) Le style de Winkelmann peut ties, chacune de ses pensées se présente
être comparé à un monument de l'art d'une manière noble , simple et ache-
des anciens. Parfait dans toutes ses par- vée ; en un mot, elle est. N'importe