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https://doi.org/10.11588/diglit.11575#0425
De l'art chez les Grecs. 019
la génération des beaux enfans par les jeux où Ton disputoit
le prix de la beauté. Ces jeux antiques furent institués par
Cypsélus, roi d'Arcadie,du tems des Héraclides, près du fleuve
Alphée, dans l'Elide ( 1 ). A la fête d'Apollon de Philésie on
décernoit un prix à celui des jeunes gens qui avoit su donner
le plus doux baiser (2). Cet usage se pratiquent sous l'inspec-
tion d'un juge ; ce qui se faisoit sans doute aussi à Mégare (3) ,
près du tombeau de Dioclès. A Sparte (4) et à Lesbos (5)
dans le temple de Junon , ainsi que chez les Parrhasiens (6),
il y avoit des défis de beauté ( 7 ) parmi les personnes du sexe (8 ).
L'estime de la beauté alla si loin , que les femmes Lacédémo-
niennes gardoient dans leurs chambres à coucher les statues de
Nirée , de Narcisse, d'Hyacinte , ou de Castor et de Pollux,
pour avoir de beaux enfans (9). Dion Chrysostome se plaint de ce
que de son tems et de celui deTrajan, on ne faisoit plus d'at-
tention à la beauté des hommes , ou de ce qu'on ne savoit plus
l'apprécier ( 10 ) : si cette plainte est fondée , il résulte que cette
inattention renferme une des causes de la décadence de l'art
à cette époque.
§. 6. Il est certain que l'influence du climat concouroit au De Tin-
développement de la figure , qui, au rapport de tous les voya- oCtaur uje
toute la contradiction .puisque Diogene-
Laërce écrit que c'est par la courtisanne
qu'il fut nommé ainsi ; et ce sens ne
s'accorde pas non plus avec ce que dit
Athénée. Je me joiudrois donc plus vo-
lontiers à ce dernier écrivain , et je
croirois que c'est Diogene-Laërce qui
s'est trompé. C. F.
( 1 ) Eustath. ad II. T. p. n85 , /.
16. Conf. Palmer. Exe?'c. in Auct.
Gr. p. 448. Athénée ( /. xiij , c. 9 ,
p. 60g. E. ) dit que ces jeux avoient
encore lieu de son tems. C. F.
(2) Lutat. ad Staù. Theb. I. 'viij ,
v. 198. Conf. Barth. tom. iij, p. 828.
Il est question ici de baise - mains. C.
F.
(3) Theocrit. Idyl. xij, v. 29-34.
(4) Mus de lier, et Leand. amor.
■v. j5.
( 5 ) Vid. Athen. Deipn. I. xiij , pag.
610. B.
(6) Id. I. c , p. 60g, E.
(y) Appellée Tà KoiamctsTc.
( 8 ) Et il y en avoit pour les hom-
mes en Elide. Athénée , /. c.
( 9 ) Oppian. Cyn, l. j , v. 'ôSj.
( 10 ) Oraù. xcef , p. 26g. Ef>
la génération des beaux enfans par les jeux où Ton disputoit
le prix de la beauté. Ces jeux antiques furent institués par
Cypsélus, roi d'Arcadie,du tems des Héraclides, près du fleuve
Alphée, dans l'Elide ( 1 ). A la fête d'Apollon de Philésie on
décernoit un prix à celui des jeunes gens qui avoit su donner
le plus doux baiser (2). Cet usage se pratiquent sous l'inspec-
tion d'un juge ; ce qui se faisoit sans doute aussi à Mégare (3) ,
près du tombeau de Dioclès. A Sparte (4) et à Lesbos (5)
dans le temple de Junon , ainsi que chez les Parrhasiens (6),
il y avoit des défis de beauté ( 7 ) parmi les personnes du sexe (8 ).
L'estime de la beauté alla si loin , que les femmes Lacédémo-
niennes gardoient dans leurs chambres à coucher les statues de
Nirée , de Narcisse, d'Hyacinte , ou de Castor et de Pollux,
pour avoir de beaux enfans (9). Dion Chrysostome se plaint de ce
que de son tems et de celui deTrajan, on ne faisoit plus d'at-
tention à la beauté des hommes , ou de ce qu'on ne savoit plus
l'apprécier ( 10 ) : si cette plainte est fondée , il résulte que cette
inattention renferme une des causes de la décadence de l'art
à cette époque.
§. 6. Il est certain que l'influence du climat concouroit au De Tin-
développement de la figure , qui, au rapport de tous les voya- oCtaur uje
toute la contradiction .puisque Diogene-
Laërce écrit que c'est par la courtisanne
qu'il fut nommé ainsi ; et ce sens ne
s'accorde pas non plus avec ce que dit
Athénée. Je me joiudrois donc plus vo-
lontiers à ce dernier écrivain , et je
croirois que c'est Diogene-Laërce qui
s'est trompé. C. F.
( 1 ) Eustath. ad II. T. p. n85 , /.
16. Conf. Palmer. Exe?'c. in Auct.
Gr. p. 448. Athénée ( /. xiij , c. 9 ,
p. 60g. E. ) dit que ces jeux avoient
encore lieu de son tems. C. F.
(2) Lutat. ad Staù. Theb. I. 'viij ,
v. 198. Conf. Barth. tom. iij, p. 828.
Il est question ici de baise - mains. C.
F.
(3) Theocrit. Idyl. xij, v. 29-34.
(4) Mus de lier, et Leand. amor.
■v. j5.
( 5 ) Vid. Athen. Deipn. I. xiij , pag.
610. B.
(6) Id. I. c , p. 60g, E.
(y) Appellée Tà KoiamctsTc.
( 8 ) Et il y en avoit pour les hom-
mes en Elide. Athénée , /. c.
( 9 ) Oppian. Cyn, l. j , v. 'ôSj.
( 10 ) Oraù. xcef , p. 26g. Ef>