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roit en extraire de beaux morceaux. Au reste, quelque recherche que j'aie faite
pour découvrir d'anciennes carrières , il ne m'a pas été possible de retrouver les
vestiges d'aucune fouille. Ainsi, en même tems que je vous indique une masse
énorme de porphyre , je ne puis la donner comme celle d'où les anciens ont tiré
les différens morceaux qu'ils ont employés dans leurs édifices , ou dans les orne-
mens de ces édifices.
3. Le porphyre est rare en Egypte , comme vous le dites fort bien ; ainsi
je suis de votre sentiment, que le porphyre est une pierre étrangère à l'Egypte ,
et qu'elle a été tirée de loin par les Egyptiens. Effectivement , parmi les ruines
des anciennes villes j'en ai rencontré rarement des fragmens. La pierre la plus
commune qu'on trouve parmi ces ruines , ou dans les constructions actuelles, c'est
le granit , et sur-tout le granit rosacé, ou bien le rougeâtre. Il est vrai , comme
vous l'observez , d'après la remarque faite par M. Desmarest, qu'il y a beaucoup
de granits au milieu desquels on trouve des tâches de porphyre ; et je me rap-
pelle bien d'avoir observé sur certains granits égyptiens précisément ce que M. Des-
marest vous a fait voir sur les grandes urnes de la villa Médicis : ce qui me fait
présumer qu'il pourroit y avoir quelques veines de porphyre au milieu des masses
de granit de la Thébaïde ; et la petite étendue de ces veines pourroit expliquer
pourquoi il se trouve si peu de monumens égyptiens qui soient de porphyre.
4- Ce qui me donne lieu de soupçonner d'ailleurs que ces veines ou filons
de porphyre pourroient se trouver parmi les granits rouges ou gris de la Thé-
ba'ide , c'est que d'espace en espace les massifs sont séparés par de semblables filons
ou bandes de pierres , ou blanches comme le lait, ou noires comme le jais- Les
noires ont fourni certainement les basaltes noirs , que je regarde comme ceux de
la plus belle espèce Les pierres blanches sont très-dures et se refusent à tout travail.
Elles sont vitriscentes , et par conséquent ne peuvent être rangées ni parmi les
marbres , ni parmi les albâtres. Voilà tout ce que je puis vous dire sur les carrières
de porphyre. Je passe maintenant aux monumens égyptiens que j'ai trouvés en
Egypte.
5. J'ai peu rencontré de monumens égyptiens faits de porphyre. Je ne me
souviens pas d'avoir vu aucune statue , ni même aucun vase égyptien travaillé de
cette pierre ; ainsi je n'ai pu y distinguer les caractères que vous assignez aux dif-
férens styles des Egyptiens. Je n'ai guère vu que des fragmens de colonnes de
porphyre. Ces fragmens sont assez communs ; il y en a beaucoup dont on s'est
servi pour construire des tours qui, d'espace en espace fortifient les murailles de
l'ancienne Alexandrie. Il me paroît que les murs de cette enceinte , qu'on attribue
gratuitement à Alexandre ou à ses successeurs , sont , au contraire , un ouvrage
des Sarrasins : le style de construction des Sarrasins y est trop marqué pour qu'on
puisse en douter. Il est visible d'ailleurs que ces murs sont tellement formés de
débris , soit de granit , soit de porphyre , qu'on n'en peut pas supposer une si
grande quantité accumulée du tems d'Alexandre dans une nouvelle ville. D'ail-
leurs
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roit en extraire de beaux morceaux. Au reste, quelque recherche que j'aie faite
pour découvrir d'anciennes carrières , il ne m'a pas été possible de retrouver les
vestiges d'aucune fouille. Ainsi, en même tems que je vous indique une masse
énorme de porphyre , je ne puis la donner comme celle d'où les anciens ont tiré
les différens morceaux qu'ils ont employés dans leurs édifices , ou dans les orne-
mens de ces édifices.
3. Le porphyre est rare en Egypte , comme vous le dites fort bien ; ainsi
je suis de votre sentiment, que le porphyre est une pierre étrangère à l'Egypte ,
et qu'elle a été tirée de loin par les Egyptiens. Effectivement , parmi les ruines
des anciennes villes j'en ai rencontré rarement des fragmens. La pierre la plus
commune qu'on trouve parmi ces ruines , ou dans les constructions actuelles, c'est
le granit , et sur-tout le granit rosacé, ou bien le rougeâtre. Il est vrai , comme
vous l'observez , d'après la remarque faite par M. Desmarest, qu'il y a beaucoup
de granits au milieu desquels on trouve des tâches de porphyre ; et je me rap-
pelle bien d'avoir observé sur certains granits égyptiens précisément ce que M. Des-
marest vous a fait voir sur les grandes urnes de la villa Médicis : ce qui me fait
présumer qu'il pourroit y avoir quelques veines de porphyre au milieu des masses
de granit de la Thébaïde ; et la petite étendue de ces veines pourroit expliquer
pourquoi il se trouve si peu de monumens égyptiens qui soient de porphyre.
4- Ce qui me donne lieu de soupçonner d'ailleurs que ces veines ou filons
de porphyre pourroient se trouver parmi les granits rouges ou gris de la Thé-
ba'ide , c'est que d'espace en espace les massifs sont séparés par de semblables filons
ou bandes de pierres , ou blanches comme le lait, ou noires comme le jais- Les
noires ont fourni certainement les basaltes noirs , que je regarde comme ceux de
la plus belle espèce Les pierres blanches sont très-dures et se refusent à tout travail.
Elles sont vitriscentes , et par conséquent ne peuvent être rangées ni parmi les
marbres , ni parmi les albâtres. Voilà tout ce que je puis vous dire sur les carrières
de porphyre. Je passe maintenant aux monumens égyptiens que j'ai trouvés en
Egypte.
5. J'ai peu rencontré de monumens égyptiens faits de porphyre. Je ne me
souviens pas d'avoir vu aucune statue , ni même aucun vase égyptien travaillé de
cette pierre ; ainsi je n'ai pu y distinguer les caractères que vous assignez aux dif-
férens styles des Egyptiens. Je n'ai guère vu que des fragmens de colonnes de
porphyre. Ces fragmens sont assez communs ; il y en a beaucoup dont on s'est
servi pour construire des tours qui, d'espace en espace fortifient les murailles de
l'ancienne Alexandrie. Il me paroît que les murs de cette enceinte , qu'on attribue
gratuitement à Alexandre ou à ses successeurs , sont , au contraire , un ouvrage
des Sarrasins : le style de construction des Sarrasins y est trop marqué pour qu'on
puisse en douter. Il est visible d'ailleurs que ces murs sont tellement formés de
débris , soit de granit , soit de porphyre , qu'on n'en peut pas supposer une si
grande quantité accumulée du tems d'Alexandre dans une nouvelle ville. D'ail-
leurs
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