CLAUDE MELLAN
(premier article.)
I.
La résurrection de
notre vieux génie national,
trop longtemps étouffé par
l’influence italienne, la
poussée de sève vivace et
saine après la décadente
mièvrerie des derniers
Valois, tout ce renouveau
de l’art français au début
du grand siècle, m’a tou-
jours paru mériter plus
d’attention et d’estime
qu’on ne lui en accorde
habituellement. L’éclat de
l’astre de Louis XIV a fait
pâlir les gloires plus mo-
destes qui l’ont devancé; une sorte de préjugé nous porte à attribuer
au Roi-Soleil le rôle principal dans la magnifique floraison intellec-
tuelle qui s’achève sous son règne : c’est une erreur et une injustice.
Ce « Siècle de Louis XIV », qui commence après que Corneille, Pascal
et Descartes ont donné leurs chefs-d’œuvre, que Molière, Bossuet
et la Fontaine sont en pleine possession de leur génie, que le Poussin
(premier article.)
I.
La résurrection de
notre vieux génie national,
trop longtemps étouffé par
l’influence italienne, la
poussée de sève vivace et
saine après la décadente
mièvrerie des derniers
Valois, tout ce renouveau
de l’art français au début
du grand siècle, m’a tou-
jours paru mériter plus
d’attention et d’estime
qu’on ne lui en accorde
habituellement. L’éclat de
l’astre de Louis XIV a fait
pâlir les gloires plus mo-
destes qui l’ont devancé; une sorte de préjugé nous porte à attribuer
au Roi-Soleil le rôle principal dans la magnifique floraison intellec-
tuelle qui s’achève sous son règne : c’est une erreur et une injustice.
Ce « Siècle de Louis XIV », qui commence après que Corneille, Pascal
et Descartes ont donné leurs chefs-d’œuvre, que Molière, Bossuet
et la Fontaine sont en pleine possession de leur génie, que le Poussin