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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 37.1888

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Nr. 6
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Lostalot, Alfred de: Revue musicale
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https://doi.org/10.11588/diglit.24191#0545

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BEVUE MUSICALE

La joie nous est enfin donnée d’enre-
gistrer le grand et légitime succès d’une
œuvre française, le Roid’Ys de M. Lalo,
représenté au théâtre de Y Opéra-Comique.

Pourquoi dans ce théâtre et non à
l’Opéra, son cadre naturel? A cette ques-
tion la réponse est facile : on sait l’inca-
pacité profonde des directeurs qui se sont
succédé à l’Académie nationale de mu-
sique depuis et y compris M. Vaucorbeil,
leur incurie absolue des intérêts de l’art,
l’esprit d’intrigue et de mesquine cama-
raderie qui a présidé à tous leurs actes.
Il n’en faut pas davantage pour expliquer
le dédain qu’ils ont témoigné à cette
œuvre capitale d’un musicien dont ils
n’ont certainement pu méconnaître la
valeur; à défaut de jugement personnel,
ils avaient pour guide l’opinion unanime
des artistes et des amateurs éclairés. L’insuccès du ballet de Namouna que
M. Vaucorbeil avait légué à ses successeurs, loin de les excuser, les con-
damne. C’était à eux de protester contre le jugement du public, et d’en
appeler devant ce public même, en mettant à la scène un ouvrage où les
rares qualités que le musicien avait montrées en pure perte dans un ballet,
trouvaient leur emploi légitime. L’Opéra doit regretter aujourd’hui d’avoir
laissé échapper une si belle occasion d’enrichir son grand répertoire usé,
appauvri, par l’abus qu’il en fait; mais il est trop tard : le Roi d’Ys
 
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