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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 37.1888

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Hymans, Henri: Le Saint François d'Assise de Jean van Eyck
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https://doi.org/10.11588/diglit.24191#0086

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LÉ SAINT FRANÇOIS D’ASSISE

DE JEAN VAN EYCK

a personnalité de Jean Van Eyck se détache avec un
véritable éclat du fond légendaire que lui constitue
l’invention de la peinture à l’huile. Joyaux artisti-
ques de première valeur, ses œuvres révèlent bien
mieux que l’entente d’un procédé dont elles suffiraient
à prouver l’excellence. L’œil ne se lasse point d’en
étudier les multiples perfections. A chaque nouvelle
rencontre la somme paraît grandir et, avec elle, va
grandissante, aussi, la somme de nos regrets d’être
privés de toute information sur l’apprentissage et
les débuts du merveilleux artisan.

11 n’est malheureusement que trop vrai : cet homme, dont les œuvres, contem-
poraines des premières années du xve siècle, nous montrent un ensemble prodi-
gieux de connaissances, non seulement pour l’époque, mais pour tous les temps,
il faut nous résigner à ne rien savoir de son origine.

Et à mesure que l’étude nous familiarise mieux avec la caractéristique des
maîtres primitifs, Van Eyck s’isole encore. Naguère, toute création réputée gothique
allait grossir son contigent et celui de deux ou trois de ses continuateurs les plus
notoires. Si riche qu’il fût, on lui prêtait encore. On lui donnait un cortège d’élèves,
des collaborateurs. Rien de tout cela ne subsiste; seul il suffit à sa gloire et quand
il sera possible de donner avec une pleine certitude à. l’aîné des deux frères une
partie des travaux actuellement assignés au cadet, celui qui nous occupe, la solu-
tion du problème n’en sera pas de beaucoup rapprochée. Il restera toujours à con-
naître par quelles voies, en ces temps presque fabuleux pour nous, un peintre a pu
acquérir le degré de savoir si largement dispensé dans les créations du novateur.

Pareille ignorance, nous le savons, existe en ce qui concerne la plupart des
Flamands du xve siècle. Comment nier, cependant, l’influence des frères Van Eyck
dans la direction suivie par tant de maîtres venus après eux, jusques et y compris
Gérard David ?

L’appellation de Rogier « de Rruges », abandonnée seulement par nos contem-
porains en ce qui concerne Van der Weyden, accuse, en somme, une filiation difficile
à méconnaître.
 
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