SAL|ON DE 1888
(premier article.)
Entre les artistes et la critique, il y avait, cette
année, comme un accord tacite. Il était entendu
d’avance qu’à la veille du centenaire, l’attitude la
plus convenable était celle du recueillement et que
les gens heureux qui, par aventure, se sentiraient
tout à coup des inspirations de génie, les garde-
raient soigneusement pour le jour solennel et
prochain où l’Ecole française devra, dans le con-
cours des nations rivales et sous l’œil du monde
jaloux, faire la preuve de sa vitalité et se parer
de toutes ses richesses. Nous étions donc, les uns
et les autres, résolus à nous contenter de peu,
même à nous consoler de tout par l’espérance.
Puvis de Chavannes, Gustave Moreau, Elie De-
launay, Ribot, Meissonier n’exposent pas? Tant
mieux! ils se recueillent; vous verrez Tan pro-
chain! Tel autre n’envoie qu’une carte de visite?
Oui, mais il nous réserve une grande surprise...
Mystère et confiance. Nous en étions venus à
prendre si bien notre parti d’un Salon d’attente
XXXVII. — 2e PÉRIODE.
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