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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 37.1907

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Ritter, William: Les expositions moderne et rétrospective de Munich: correspondance d'Allemagne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24864#0079

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CORRESPONDANCE D’ALLEMAGNE

LES EXPOSITIONS MODERNE ET RÉTROSPECTIVE DE MUNICH

Il ne faut jamais se presser de parler des Expositions de Munich. Elles ne sont
jamais complètes dès la première heure. Au Glaspalast c’est un beau tableau
de Boecklinqui est arrivé au milieu de l’été : ce mélancolique et discret Chant
du soir, de format oblong, où, dans la nuit ardoisée, presque tombée déjà,un
gigantesque faune, appuyé sur des entablements de rochers moussus, joue avec
conviction un air de syringe à deux femmes qui se croient cachées par le lierre
des troncs d’arbres penchés et qui feignent avec ironie de se dissimuler l’une à
l’autre le plaisir qu’elles éprouvent. Des touffes de tulipes et de narcisses au pied
des roches conservent cette clarté spéciale des corolles dans la nuit florentine. Au
loin, des eaux et des montagnes s’assoupissent. La sûreté de l’observation, l’ai-
sance de la facture, l’élégance de la composition, le charme indéniable des deux
jeunes femmes, une sorte d’atmosphère musicale et recueillie font de cette œuvre
le plus rapproché d’un tableau français d’entre les Boecklin. A la Sécession, il
faut noter l’arrivée attardée de quelques toiles sorties des salons de Paris. Nous
sommes heureux de constater que des deux si pittoresques vues de Pont-en-
Iloyans (Dauphiné), par M. Charles Cottet, l’une, la plus fantastique, nous reste
acquise pour la Pinacothèque. Le décoratif et singulier portrait de M. Barrère,
ambassadeur de France à Rome, par M. Albert Besnard,a pris la place d’honneur
qu’occupait le portrait de Mme Henry Gauthier-Villars, par M. J. E. Blanche. La
Sécession, du reste, brille cette année surtout par une série de très honorables
portraits. Il semble que le fameux peintre du Péché et de la Guerre n’ait attendu
que le moment de pouvoir signer Franz von Stuck pour livrer son autoritrato à
la collection des Offices, où il fera triste figure. La Bacchanale nocturne du musée
de Brême, datée de 1905, est encore de M. Stuck tout court. M. Knirr s’est repré-
senté adossé à une cheminée surmontée d’une glace, et, comme ce portrait est
excellent et d’une rare distinction dans ses harmonies noisette et acajou, il n’ira
pas aux Offices. Celui, par le même artiste, du prof. Adolphe Krebs, moins com-
posé, n’est pas moins estimable en sa franchise savoureuse d’étude sans pré-
 
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